Ce rapprochement donnera à Canal+ et à TIM de meilleures armes dans la guerre des contenus avec des concurrents plus gros tels que Netflix et Amazon.

Il accélèrera en outre la convergence entre programmation et distribution télévisées, principe au coeur de la stratégie de Vivendi, qui détient 24% du capital de TIM, en vue de créer un empire des médias dans le sud de l'Europe.

"La coentreprise avec Canal+ nous permettra en fait de saisir de nouvelles opportunités de croissance dans un marché qui subit une évolution permanente par le biais d'une offre commerciale de connectivité par la fibre combinée avec du contenu vidéo haut de gamme", dit dans un communiqué Amos Genish, administrateur délégué de TIM.

"L'objectif de la joint-venture est de soutenir Telecom Italia dans le développement d'une offre unique de télévision payante en Italie, linéaire et non linéaire (SVOD, VOD,

rattrapage)", dit de son côté Canal+ dans un communiqué.

"La coentreprise gèrera des productions italiennes et internationales ainsi que des coproductions. Elle sera également chargée de l'acquisition de droits sportifs et autres. L’objectif est d’accompagner la stratégie de convergence de Telecom Italia en l'aidant à développer ses réseaux haut débit fixes et mobiles".

L'opérateur télécoms italien détiendra 60% du capital de la coentreprise et Canal+ le solde. Le conseil d'administration de cette nouvelle structure comportera cinq membres, trois nommés par TIM et deux par Canal+, tandis que son directeur général sera choisi parmi les administrateurs désignés par TIM.

Une source proche du dossier avait dit à Reuters la semaine dernière que le groupe de médias Mediaset pourrait intégrer la coentreprise ultérieurement, ce qui serait aussi un moyen de régler le contentieux entre ce dernier et Vivendi.

Trois sources au fait du dossier ont dit la semaine dernière que Vivendi proposait un dédommagement à Mediaset pour solder le litige en question, lié à un projet contrecarré dans la télévision payante.

Les deux groupes sont engagés dans un bras de fer depuis juillet 2016, date à laquelle Vivendi est revenu sur un accord conclu quelques mois plus tôt aux termes duquel il aurait dû prendre le contrôle de Mediaset Premium, la branche de télévision payante du groupe contrôlé par la famille Berlusconi.

TIM a précisé par ailleurs que son conseil avait commencé à étudier le décret adopté lundi par le gouvernement italien pour exercer ses pouvoirs spéciaux ("golden power") et influencer ses décisions stratégiques.

Il assure partager la préoccupation de Rome, notamment concernant ses filiales TIM Sparkle (câbles sous-marins) et Telsy (services informatiques) et se dit prêt à entamer des discussions "dans un esprit de coopération totale".

(Agnieszka Flak et Francesca Landini, Marc Angrand et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Pierre Sérisier)

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia, Mediaset