Metro (+0,32% à 17,43 euros) peine décidément à décoller, dans un marché certes en repli, en dépit de la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Le scénario du mois dernier, quand le titre avait chuté malgré l'annonce d'une accélération de la croissance organique de ses ventes au premier trimestre à 0,8%, se répète.

En effet, au niveau de ses résultats complets dévoilés ce matin, le distributeur allemand a bénéficié une fois encore de nombreux éléments exceptionnels qui certes soutiennent ses résultats comptables mais qui ne lèvent pas les inquiétudes quant à la qualité de ses fondamentaux.

Ainsi, Metro a enregistré une croissance de 87,8% de son bénéfice net au premier trimestre 2017/2018 clos décembre, à 232 millions d'euros. Surtout, son Ebitda a progressé de 7,6% à 608 millions, contre un objectif annuel d'environ 10% de croissance de l'Ebitda. Le consensus le donnait à 577 millions mais les analystes soulignent qu'il intègre des reprises de provisions qui avaient pénalisé le premier trimestre de l'exercice précédent à hauteur de 22-23 millions d'euros. Ajusté de cet élément, l'Ebitda trimestriel de Metro a reculé de 1,4%, note Bernstein. Jefferies, qui intègre d'autres coûts dans son calcul et atteint un chiffrage de 53 millions d'euros d'exceptionnels, estime même que l'Ebitda sous-jacent recule de 12% au premier trimestre sur un an.

Metro, désormais recentré sur la distribution alimentaire (grossiste et supermarchés Real), a notamment enregistré un repli de près de 4% de l'Ebitda de son pôle Wholesale (grossiste) en raison d'un environnement qui reste très difficile en Russie. Ses ventes y ont baissé en organique de 8,9% au premier trimestre. Il y a un mois, lors de la publication des chiffres de ventes préliminaires que Metro n'a pu que confirmer aujourd'hui, Bernstein s'était déjà alarmé de cette situation dégradée, soulignant que la Russie a représenté environ 26% du bénéfice opérationnel de Metro au cours des dernières années et 70% de son free cash flow.

Jefferies est sur une ligne similaire ce matin rappelant que la faiblesse persistante de Metro en Russie pourrait peser sur le consensus annuel, ce dernier étant basé sur une stabilisation de la situation dans ce pays. "La valorisation n'offrirait plus qu'un répit limité si cette prévision se révélait fausse", prévient Jefferies.

De son côté, Metro a une nouvelle fois affiché sa confiance en confirmant ses perspectives annuelles, signe qu'il croit à une accélération de la croissance de son Ebitda au cours des prochains trimestres et donc à une amélioration en Russie. Le distributeur prévoit une croissance d'au moins 1,1% de ses ventes en devises locales, comme en 2016/2017, une accélération de sa croissance organique et à une hausse de 10% de son bénéfice opérationnel hors contribution de l'immobilier.