Bruno de Roulhac,

L'Agefi

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Alors que la saison des trimestriels touche à sa fin outre-Atlantique, quel premier bilan peut-on tirer? Sur les trois quarts des sociétés du S&P 500 ayant déjà publié leurs résultats pour le troisième trimestre, 80% affichent des bénéfices par action au-dessus des attentes du marché et plus de 65% des chiffres d'affaires supérieurs à ceux anticipés par le consensus. Soit les pourcentages les plus élevés depuis le deuxième trimestre 2011, rappelle BNP Paribas AM. Sur un an les résultats progressent de 6,5%, tandis que le consensus anticipait une progression de 5,4% avant ces publications, constate Aurel BGC.

Mais cette moyenne cache de fortes disparités, avec "du très bon et du très mauvais", pour Aurel BGC. Les valeurs technologiques, en particulier celles de l'information, ont affiché de très bons résultats, bénéficiant "d'une croissance exceptionnelle des activités autour du 'cloud'", ajoute Aurel BGC. "Les poids lourds du secteur ont affiché des taux de croissance exceptionnels, rassurants au regard de leur niveau de valorisation", remarque l'intermédiaire financier. Les résultats de Microsoft, d'Alphabet, maison mère de Google, et d'Amazon ont en effet surpris par leur vigueur.

Par ailleurs, les valeurs du S&P 500 les plus internationalisées ont bénéficié d'un effet dollar. Les sociétés réalisant plus de 50% de leur chiffre d'affaires hors des Etats-Unis ont enregistré une progression de 16,7% de leur bénéfice par action au troisième trimestre, contre une hausse de 5,5% pour les entreprises réalisant plus de la moitié de leur activité sur leur marché domestique, relèvent les économistes d'Aurel BGC.

Dans un marché américain très concurrentiel, les entreprises ne parviennent pas toujours à répercuter la hausse de leurs coûts de production sur les prix de vente. Ce qui entraîne une pression sur les marges. Et les plus petites sociétés ont le plus de mal à se défendre. Les petites capitalisations du Russell 2000 n'ont enregistré qu'une hausse de 0,2% de leur bénéfice par action sur le dernier trimestre, constate le courtier.

Tandis que le S&P 500 gagne près de 25% en un an et qu'il se traite sur un multiple de plus de 19 fois ses bénéfices attendus pour 2017, un niveau proche de ses plus hauts historiques, la prudence est de mise. "Pour aller plus haut, un accord rapide au Congrès sur la réforme fiscale semble de plus en plus nécessaire, sinon Wall Street va manquer de souffle", conclut Aurel BGC.

-Bruno de Roulhac, L'Agefi. ed: ECH

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