Tokyo (awp/afp) - Les mégabanques japonaises ont annoncé lundi des projections annuelles contrastées, Mitsubishi UFJ espérant un rebond du bénéfice net, tandis que Mizuho et Sumitomo Mitsui prévoient un déclin, après un exercice affecté par la politique de bas taux d'intérêt promue par la banque centrale.

Sur la période d'avril 2016 à mars 2017, la première d'entre elles, Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG) a vu son résultat net tomber à 926,4 milliards de yens (7,65 milliards d'euros au taux de change actuel, -2,6% sur un an).

C'est toutefois mieux que l'objectif que le groupe s'était fixé (850 milliards de yens), et surtout il escompte une hausse de 2,5% au terme de l'exercice en cours, à 950 milliards de yens, qui devrait être marqué par des réorganisations de ses activités.

Sur l'exercice passé, le produit net bancaire (PNB), une appellation comptable qui remplace pour les banques le chiffre d'affaires des sociétés traditionnelles, a reculé de 3% à 4.011,8 milliards de yens.

Mitsubishi UFJ blâme "l'appréciation du yen vis-à-vis des autres devises" ainsi qu'un déclin des revenus issus des prêts et dépôts au Japon, "reflétant des taux d'intérêt plus faibles", ce qui a été partiellement compensé par la performance réalisée à l'étranger.

Le secteur bancaire a souffert des répercussions de la politique d'assouplissement monétaire menée par la Banque du Japon (BoJ), avec notamment l'instauration l'an dernier de taux négatifs, une pénalité imposée aux banques commerciales qui déposent de l'argent dans ses coffres au lieu de le prêter aux entreprises et aux particuliers.

MUFG dit aussi avoir pâti des turbulences boursières, dans un contexte d'incertitudes mondiales (Brexit en particulier). "Cependant, après l'élection présidentielle américaine, le yen s'est fortement affaibli et les marchés boursiers ont grimpé du fait des espoirs suscités par la nouvelle administration", a souligné la banque, ce qui lui a permis de finir l'exercice sur une note plus positive.

"Pour les banques japonaises, l'an dernier a consisté à affronter la tempête avec des vents contraires à la fois au Japon et à l'étranger", a résumé Toyoki Sameshima, analyste de BNP Paribas à Tokyo, cité par l'agence Bloomberg.

Les deux autres mégabanques japonaises, Mizuho Financial Group et Sumitomo Mitsui Financial Group (SMFG), ont pour leur part dit s'attendre à des profits en repli pour l'exercice en cours.

Mizuho pronostique un bénéfice net de 550 milliards de yens (-8,8% sur un an), après avoir déjà accusé un recul de 10% en 2016/17 à 603 milliards de yens pour un PNB qui a perdu près de 6% à 2.092,7 milliards de yens.

Du côté de SMFG, le résultat net est aussi escompté en baisse de 11% à 630 milliards en 2017/18. Il est cependant ressorti en hausse de 9% à 706,5 milliards sur l'exercice clos en mars, en raison d'actifs d'impôts différés, a expliqué le groupe.

Le produit net bancaire a quant à lui légèrement augmenté à 2.920,7 milliards de yens, aidé par l'intégration d'une filiale dans les comptes consolidés.

A noter par ailleurs que Mitsubishi UFG a annoncé un programme de rachat d'actions portant sur un montant maximum de 100 milliards de yens.

afp/rp