Paris (awp/afp) - Après un passage à vide en avril, le marché automobile européen a rebondi le mois dernier avec une hausse de 7,6% qui lui permet de presque retrouver les volumes d'avant la crise de 2008, selon les chiffres publiés vendredi.

Le groupe français Renault a profité à plein de la dynamique, immatriculant 10,2% de voitures particulières neuves de plus qu'en mai 2016 et dépassant en volume son compatriote PSA qui s'est contenté d'une hausse de 4,7%, a précisé l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) dans un communiqué.

La progression du mois dernier, grâce à un volume de 1,39 million d'unités, permet d'effacer un avril décevant lors duquel le marché s'était contracté de 6,6%, phénomène attribué par l'ACEA aux fêtes de Pâques tardives.

Sur les cinq premiers mois de 2017, la tendance est très positive, avec une hausse de 5,3% par rapport à la même période de 2016, synonyme de 6,71 millions de voitures particulières neuves mises en circulation dans l'UE.

L'année dernière s'était conclue sur une croissance de 6,8% à 14,64 millions d'unités, soit presque le niveau de 2008, avant la crise économique. A son plus bas en 2013, le marché était tombé à 11,8 millions.

Les volumes du mois de mai se rapprochent de ceux de 2007, selon l'ACEA, et presque tous les grands pays de l'UE ont contribué à la croissance, en particulier l'Allemagne (+12,9%). Exception notable: le Royaume-Uni, sur le point d'entamer les négociations du Brexit et où les immatriculations ont plongé de 8,5%.

- Toyota survolté -

Côté constructeurs, c'est Volkswagen qui continue à mener la danse avec 24,2% de part de marché sur le mois, et des immatriculations en hausse de 8,2% par rapport à mai 2016. La progression est plus modeste sur l'ensemble de l'année, à +3,2%, le salut venant des marques Seat (+16,3%) et Skoda (+6,7%) tandis que VW (+0,9%) et Audi (-0,3%) végètent.

Renault (+8,1%) s'en tire mieux sur cinq mois que PSA (+1,9%), ce dernier conservant pour 1.400 unités sur 680.000 la prééminence sur son concurrent tricolore. Tous deux règnent sur 10,1% du marché européen de 2017 jusqu'ici.

Côté Renault, la marque du même nom a vu ses immatriculations progresser de 7% depuis janvier, le spécialiste du "low-cost" Dacia faisant mieux avec 10,6%. Citroën (+4,6%) est la marque la plus en forme chez PSA sur la période, Peugeot ayant vu ses livraisons croître de 3,2%. DS, faute de nouveautés commercialisées, poursuit sa descente aux enfers (-35,6%).

Derrière les Français, on trouve le groupe italo-américain Fiat-Chrysler qui gagne 10,7% depuis janvier, grâce en particulier à Fiat (+11,4%) mais aussi à Alfa Romeo (+37,4%) dont la gamme a été récemment renouvelée même s'il s'agit encore de volumes modestes.

Ford règne quant à lui sur 7,1% du marché européen sur cinq mois, une progression en volume juste sous la moyenne (+4,9%) tandis que le groupe Opel, autre émanation allemande d'un géant américain, voit ses immatriculations se replier de 1,7% sur cinq mois et de 2,3% en mai.

General Motors est en train de vendre à PSA les marques Opel et Vauxhall, qui à elles deux ont capté 6,3% du marché européen depuis janvier.

Suivent les spécialistes du haut de gamme à l'allemande, BMW et Daimler. Le groupe bavarois, qui inclut Mini, mord les jarrets d'Opel en volume mais ne progresse que de 3,2% sur cinq mois, tandis que l'entreprise de Stuttgart (Mercedes et Smart) réduit l'écart avec son concurrent à l'hélice puisque ses immatriculations gonflent de 7,8% depuis janvier.

La palme de la meilleure performance revient toutefois à Toyota, qui voit ses livraisons bondir de 24,4% sur cinq mois et accroche 4,6% du marché européen. Il distance son compatriote japonais Nissan malgré une progression du partenaire de Renault supérieure à la tendance (+6%) depuis le début de l'année.

afp/al