Dans les équipements de réseaux, qui représentent désormais plus de 90% de son chiffre d'affaires, le groupe finlandais a annoncé une marge d'exploitation en hausse à 14,6% au quatrième trimestre, contre 14,0% un an plus tôt et un consensus Reuters de 13,8%.

Le chiffre d'affaires net du groupe a en revanche baissé de 3% à taux de change constants, à 3,609 milliards d'euros.

"Ils n'ont donné aucune prévision pour cette année et tout ce qu'ils ont dit sur les perspectives, c'est que la demande (dans les réseaux) semblait plutôt faible. On est un peu dans le brouillard", a commenté Mikael Rautanen, analyste d'Inderes Equity Research.

"Mais les résultats sont bons, la division réseaux se porte très bien, et Alcatel a lui aussi publié de très bons résultats", a-t-il ajouté.

Pour sa dernière publication avant d'être absorbé par Nokia, Alcatel-Lucent, dont le finlandais détient désormais plus de 91% du capital, a en effet signé un quatrième trimestre solide, marqué par une hausse de 4% de son chiffre d'affaires à changes constants et une nette amélioration de sa marge opérationnelle.

ALCATEL-LUCENT INTÉGRÉ SUR DE BONNES BASES

L'équipementier franco-américain, dont Nokia a entamé l'intégration mi-janvier, a retrouvé en 2015 une santé financière, affichant pour la première fois depuis la fusion qui lui a donné naissance en 2006 un flux de trésorerie positif de 660 millions d'euros sur l'exercice.

Après deux ans et demi de cure d'austérité et de coupes dans ses effectifs dans le cadre du plan Shift, Alcatel-Lucent a renoué avec les bénéfices, affichant un résultat net part du groupe positif de 361 millions à comparer à une perte de 118 millions en 2014.

De son côté, Nokia affiche un bond de 46% sur un an de son bénéfice d'exploitation au quatrième trimestre, à 734 millions d'euros, un chiffre proche des attentes des analystes, grâce entre autres à l'encaissement de retards de paiements de brevets de Samsung.

Le groupe propose un dividende annuel de 16 centimes d'euro par action et un dividende exceptionnel de 10 centimes par action, à comparer à un consensus de 19 centimes par action.

Il a expliqué qu'il présenterait des prévisions 2016 pour l'ensemble de ses activités d'équipements de réseaux à l'occasion de la publication de ses résultats du premier trimestre.

Le rachat d'Alcatel-Lucent doit permettre à Nokia de rivaliser avec le numéro un mondial des équipements de réseaux, le suédois Ericsson et le chinois Huawei dans un contexte de pressions croissantes sur les prix avec la décélération du marché mondial et d'intensification de la concurrence.

A la Bourse d'Helsinki, l'action Nokia gagnait 2,08% à 5,41 euros dans les premiers échanges. A Paris, Alcatel-Lucent prenait 1,32% à 3,06 euros.

(avec Tuomas Forsell, Mia Shanley et Anna Ringstrom à Helsinki, Gwénaëlle Barzic à Paris; Patrick Vignal et Marc Angrand pour le service français)

par Jussi Rosendahl