Le titre gagne 4,62% dans les premiers échanges en Bourse d'Helsinki, de loin la plus forte hausse de l'indice EuroStoxx 50 de la zone euro (+0,4%).

Les grands équipementiers de la téléphonie mobile comme Nokia, Huawei et le suédois Ericsson se trouvent au creux de la vague en raison de la baisse de la demande pour la technologie 4G alors que des investissements massifs pour les nouveaux réseaux 5G ne sont pas attendus avant 2019 ou 2020.

Le résultat opérationnel (Ebit) de Nokia au quatrième trimestre a augmenté de 7% sur un an à 1,0 milliard d'euros alors que les analystes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne 888 millions.

Ce bénéfice a cependant été gonflé par la somme de 210 millions d'euros reçue de Huawei alors que le résultat opérationnel tiré de l'activité réseaux a reculé de 25% par rapport au quatrième trimestre 2016.

Rajeev Suri, directeur général de Nokia, a déclaré que les ventes mondiales de l'activité réseaux resteraient faibles cette année, même si un possible rebond des dépenses des opérateurs en Amérique du Nord pourrait atténuer ce repli.

"Nous anticipons une nouvelle contraction de notre marché en 2018, à un rythme toutefois moins marqué que ce nous pensions précédemment étant donné les premiers signes d'amélioration des conditions en Amérique du Nord", a-t-il dit, cité dans un communiqué.

"Pour 2019 et 2020, nous nous attendons à ce que les conditions de marché s'améliorent nettement, portées par le déploiement tous azimuts des réseaux 5G."

Il a ajouté que les investissements dans la 5G pèseraient sur la rentabilité de l'activité de réseaux cette année. Il a dit s'attendre à une marge d'exploitation de 6% à 9% en 2018 et de 9% à 12% en 2020, après 8,3% l'année dernière.

"Les perspectives sont un peu déroutantes (...) On dirait qu'ils veulent braquer les projecteurs sur le long terme parce que les investisseurs sont tellement concentrés sur les défis actuels", a commenté Mikael Rautanen, analyste chez Inderes Equity Research, avec une recommandation à "achat" sur le titre.

"Ils ont connu un meilleur trimestre qu'Ericsson dans les réseaux mais c'est la même histoire en ce qui concerne les perspectives."

Ericsson a publié mercredi une cinquième perte trimestrielle consécutive.

Nokia a mieux résisté que son concurrent suédois à la baisse du cycle avec l'acquisition en 2016 d'Alcatel-Lucent, qui lui a permis d'étoffer son portefeuille et de faciliter le développement de nouveaux produits, comme des équipements haut débit, des routeurs plus rapides et des jeux de composants électroniques dotés de capacités plus grandes.

(Jussi Rosendahl et Tuomas Forsell; Benoit Van Overstraeten et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Juliette Rouillon)