Zurich (awp) - Novartis et l'association genevoise Medicines for Malaria Venture (MMV) ont lancé une étude clinique dans le paludisme pour développer un traitement contre les parasites multirésistants, a annoncé lundi le groupe pharmaceutique. La molécule KAF 156 sera associée à une nouvelle formulation du médicament antipaludique Lumefantrine.

Un premier centre d'examen est opérationnel au Mali et sera complété par 16 autres sites dans neuf pays africains et asiatiques, a précisé le géant bâlois dans un communiqué.

L'étude de phase clinique IIb doit évaluer les différents types de dosage entre le KAF 156 et le Lumefantrine et notamment la possibilité de pouvoir prescrire une dose unique pour les adultes, les adolescents et les enfants. Ces derniers étant particulièrement vulnérables à la maladie, ils doivent être inclus "le plus rapidement possible" dans l'étude.

"Le paludisme continue d'être un enjeu majeur de santé publique, près de la moitié de la population mondiale étant à risque", a indiqué Vas Narasimhan, directeur médical de Novartis. Selon lui, "développer de nouveaux traitements contre le paludisme est essentiel pour éradiquer" la maladie.

La molécule KAF 156 fait partie d'un nouveau type de traitement appartenant au composé chimique des imidazolopiperazines et aurait la capacité d'éradiquer les parasites résistants.

Les analystes ont évoqué une étude "prometteuse", KAF 156 étant déjà très efficace en tant que traitement indépendant, a indiqué la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L'établissement rappelle que Novartis compte mettre le traitement à disposition des régions endémiques sans objectif bénéficiaire.

A la Bourse suisse, l'action Novartis progressait un peu mieux que son indice de référence. A 10h38, le titre prenait 0,4% à 80,10 CHF, dans un SMI en hausse de 0,28%.

Selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), quelque 212 mio de nouveaux cas de paludisme ont été diagnostiqués et 429'000 personnes en sont décédées en 2015.

Treize pays comptabilisent 75% des décès dus à cette infection, principalement en Afrique sub-saharienne. La République démocratique du Congo (RDC) et le Nigeria représentent à eux seuls 36% des décès liés à la malaria.

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