Bâle (awp) - Novartis essuie un nouvel échec en étude clinique de phase III sur son traitement expérimental RLX030 (serelaxin), destiné à combattre l'insuffisance cardiaque sévère. La substance n'a pas atteint ses critères primaires d'évaluation, à savoir une réduction de la mortalité sur six mois et de la péjoration des carences cardiaques après cinq jours d'administration, en complément d'un traitement standard.

"Nous sommes déçus que cette étude n'ait pas confirmé l'efficacité du RLX030 contre les défaillances cardiaques sévères, en particulier au vu du besoin urgent de nouveaux traitements dans ce domaine", résume dans le communiqué mercredi le responsable médical de Novartis, Vas Narasimhan.

Les résultats de l'étude Relax-AHF-2 sur le serelaxin étaient attendus avec impatience par les analystes. Initialement prévus pour 2016, ils avaient été repoussés au début de cette année.

Le mastodonte rhénan présentait encore en mai dernier la substance comme l'une de ses priorités de développement, aux côtés de AMG 334 contre la migraine, OMB157 (ofatumumab) contre la sclérose en plaques, RTH258 (brolucizumab) de même que OAP030 (pegpleranib) contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge sous sa forme humide, ou encore QAW039 contre l'asthme.

NOUVELLE DÉCONVENUE

L'Agence sanitaire américaine (FDA) et son homologue européenne (EMA) avaient infligé un premier camouflet à Novartis en 2014, refusant d'entrer en matière sur une homologation du serelaxin après une première étude clinique de phase III (Relax-AHF). Le laboratoire avait alors indiqué son intention de déposer de nouvelles demandes sur la base des résultats d'une seconde recherche.

Vontobel calculait un chiffre d'affaires annuel potentiel de jusqu'à 2 mrd USD pour le serelaxin. La probabilité de concrétisation de cette éventualité ne s'élevait toutefois qu'à 50%, souligne l'établissement dans un commentaire matinal.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) anticipe une annihilation des conséquences de l'homologation récente du kiskali contre le cancer du sein par la déception du jour.

La déconvenue biffe un potentiel de revenus annuels de l'ordre de 1 mrd USD et risque d'amputer les prévisions de bénéfice par action de 1 à 5%, résume Morgan Stanley. L'échec du serelaxin vient encore péjorer un portefeuille cardiovasculaire, déjà handicapé par les débuts poussifs de l'Entresto contre la déficience cardiaque chronique, souligne le géant bancaire américain.

A la Bourse, l'action Novartis a terminé en recul de 1,10% à 73,57 CHF, dans un SMI en baisse de 0,55%.

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