Londres (awp/afp) - L'or a progressé, soutenu par les risques géopolitiques et par la faiblesse du dollar après des propos du président américain Donald Trump.

L'once d'or a atteint jeudi 1.288,71 dollars, son plus haut niveau depuis cinq mois, au terme d'une semaine écourtée par la clôture des marchés vendredi et lundi pour le week-end de Pâques.

"Donald Trump a déclaré au Wall Street Journal que le dollar était trop fort, et le billet vert a perdu du terrain, ce qui a profité à l'or", ont résumé les analystes de Commerzbank.

S'il fait du dollar trop fort un de ses chevaux de bataille, comme il l'avait promis durant sa campagne, le président américain pourrait peser sur la politique de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui relève progressivement son taux directeur.

Des taux plus bas pèsent sur la valeur du dollar et sur les obligations, ce qui profite à l'or, dont la valeur en dollar devient plus accessible aux investisseurs utilisant d'autres devises, et qui devient plus attractif que les obligations.

Par ailleurs, l'or profite de son statut de valeur refuge, a souligné Robin Bhar, analyste chez Société Générale.

"L'incertitude entourant les politiques économiques de Donald Trump, le Brexit, les élections européennes, la situation au Moyen-Orient et en Corée du Nord, ainsi que la politique monétaire américaine soutiennent l'or", a-t-il énuméré.

Par ailleurs, la demande d'or physique en Inde, qui dispute la place de premier acheteur de métal jaune à la Chine, a augmenté en mars.

"Selon les données provisoires du ministère indien des finances, les importations ont augmenté de façon significative, à 120,8 tonnes en mars. Par ailleurs, la saison des mariages (où il est habituel d'offrir de l'or) vient de commencer", ont souligné les analystes de Commerzbank.

L'once d'argent a atteint vendredi 18,62 dollars, au plus haut niveau depuis cinq mois, mais a reculé pour finir la semaine sur une hausse moins marquée.

"Le métal gris suit le cours de l'or, mais la demande physique est plus faible", a commenté Robin Bhar.

D'autres analystes voient dans la relative faiblesse de l'argent une raison, au contraire, de se méfier de l'or.

"L'argent et l'or ont tendance à évoluer dans la même direction, et les difficultés de l'argent pourraient être un signe que les marchés montrent trop d'enthousiasme pour l'or", ont prévenu les analystes de BMI Research.

Le platine et le palladium ont quant à eux peiné à suivre la hausse des autres métaux précieux.

L'once de platine a atteint lundi 936,15 dollars, au plus bas depuis un mois.

"La faiblesse du platine nous surprend. Les données de l'Association des constructeurs automobiles chinois (CAAM) a fait état d'une hausse des ventes de véhicules de 1,7% en mars", ont commenté les analystes de Commerzbank.

Le platine comme le palladium sont utilisés par l'industrie automobile, qui constitue une part importante de la demande de ces deux métaux.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.284,15 dollars jeudi au fixing du soir, contre 1.266,45 dollars vendredi dernier.

L'once d'argent a clôturé à 18,56 dollars, contre 18,40 dollars il y a six jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 975 dollars, contre 967 dollars six jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 807 dollars, contre 798 dollars à la fin de la semaine dernière.

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