Paris (awp/afp) - Le palladium, qui a profité de la popularité des moteurs à essence face au diesel pour s'envoler de plus de 50% en 2017, a atteint son plus haut depuis août 2001, et poursuivait sa hausse mercredi.

L'once de palladium s'échangeait pour 1.060,59 dollars vers 13H25 GMT à Londres, après avoir atteint vers 07H10 GMT 1.071 dollars, à son plus haut depuis 16 ans et demi.

Alors que les marchés tournent au ralenti en raison des fêtes de fin d'années, les investisseurs spéculatifs n'ont jamais autant parié sur une hausse du cours du palladium, a noté l'agence Bloomberg.

"Le prix du palladium a laissé non seulement les autres métaux précieux, mais toutes les matières premières que nous suivons, dans le rétroviseur. Son élan se nourrit de l'appétit des consommateurs pour les véhicules à essence, qui a été dopé par le scandale du +dieselgate+. Le platine a en revanche souffert", ont écrit les analystes de Commerzbank.

Le groupe Volkswagen a admis avoir utilisé un logiciel destiné à embellir les valeurs d'émissions polluantes de ses véhicules diesel, et d'autres constructeurs européens sont soupçonnés de pratiques semblables.

Ce scandale, dit du "dieselgate", a fait baisser la demande de moteurs utilisant ce carburant en Europe.

La principale utilisation du palladium est la fabrication de pots catalytiques qui rendent moins toxiques les émissions des moteurs à essence, tandis que l'autre métal platinoïde, le platine, remplit le même rôle pour les moteurs diesel.

Résultat, le palladium est redevenu en 2017 plus cher que le platine pour la première fois depuis 2002. L'once de platine s'échange à 923,75 dollars et a gagné seulement 2% depuis le début de l'année, effaçant au fil des mois un bond enregistré en janvier.

"Le platine a également souffert d'un manque d'appétit du secteur de la bijouterie. Son prix est tombé en dessous de celui de l'or, et le métal est désormais moins prestigieux, ce qui affaiblit sa demande en Chine, premier marché du platine", ont commenté les analystes de Natixis.

Certains analystes préfèrent cependant rester prudents après la hausse impressionnante du palladium.

"Nous avons revu nos prévisions pour 2018 à la hausse pour le palladium. Mais nous maintenons qu'il y a une grosse marge de correction des prix, si l'enthousiasme des spéculateurs s'érode et que la demande industrielle s'affaiblit à cause d'un coût trop élevé", ont prévenu les analystes de UniCredit.

afp/jh