BEYROUTH, 15 juillet (Reuters) - L'armée syrienne s'est emparée samedi avec le soutien aérien de la Russie de puits de pétrole dans le sud-ouest de la province de Rakka aux dépens des combattants de l'Etat islamique (EI), qui se battent pour conserver leurs derniers réduits en Syrie.

Selon une source militaire citée par la chaîne de télévision Ikhbariyah, contrôlée par Damas, les forces gouvernementales ont capturé les gisements de Wahab, al Fahd, Dbaysan, al Kassir, Abou al Katat et Abou Katach et plusieurs villages de cette région désertique.

Ces puits de pétrole se situent au sud de la ville de Rasafa et de ses gisements, dont l'armée a pris le contrôle en juin.

L'armée syrienne et ses milices supplétives fournies par l'Iran progressent depuis plusieurs mois à l'est de la ville d'Alep, s'emparant de vastes pans de territoires sur la rive ouest de l'Euphrate que les djihadistes ont abandonnés pour défendre leur "capitale" en Syrie, Rakka, où ils sont assiégés par des milices arabo-kurdes appuyées par les Etats-Unis.

Damas contrôle désormais un territoire s'étirant des parties orientales des provinces de Hama et Homs aux franges des provinces de Rakka et Daïr az Zour, relève l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon l'organisation, qui rend compte quotidiennement du conflit syrien grâce à un réseau d'informateurs sur le terrain, l'aviation russe a intensifié ses frappes sur plusieurs localités tenues par l'EI dans la région, dont Oukairbat, déjà visée à la fin mai par des missiles de croisière russes tirés de bâtiments en Méditerranée.

Les forces gouvernementales ont également annoncé ces derniers jours un gain territorial important dans le désert au nord-est de Palmyre, avec la capture du champ gazier de Haïl, qui les place à seulement 18 km de Soukhna.

Le prochain objectif de l'armée syrienne est de reprendre cette ville, verrou commandant l'accès à la province orientale de Daïr az Zour, frontalière avec l'Irak, et qui sera probablement le dernier refuge de l'EI en cas de chute de Rakka.

De violents affrontements se poursuivent cependant à proximité de Haïl et d'un autre gisement gazier, Arak, pris par l'armée le mois dernier, selon l'OSDH et les sites djihadistes. (Suleiman al Khalidi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)