l'économie mondiale

Londres (awp/afp) - L'or a poursuivi cette semaine le net rebond amorcé vendredi dernier dans le sillage d'un dollar plombé par les derniers chiffres sur l'emploi américain jusqu'à atteindre de nouveaux plus hauts en trois semaines.

L'once de métal jaune est en effet montée vendredi à 1.278,22 dollars, un maximum depuis le 18 mai.

"L'or est en bonne voie pour signer une seconde semaine consécutive de solides gains", a commenté Fawad Razaqzada, analyste chez City Index, liant cette hausse à la nette dépréciation du dollar depuis la fin de la semaine dernière.

Ainsi, même si le billet vert s'est quelque peu repris à la fin de cette semaine, cela n'a pas suffi à compenser les lourdes pertes qu'il avait enregistrées la semaine précédente alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a clairement indiqué qu'une nouvelle hausse de ses taux d'intérêt avait très peu de chance de figurer au menu de sa prochaine réunion de politique monétaire les 14 et 15 juin, a souligné l'analyste.

Ce revirement a en particulier été causé par de mauvais chiffres sur les créations d'emploi au mois de mai aux États-Unis, qui ont semé le doute sur la robustesse de la reprise de la première économie mondiale et réduit quasiment à zéro les attentes d'un nouveau resserrement monétaire américain cet été.

Or, si un nouveau relèvement des taux d'intérêt de la banque centrale américaine profiterait au dollar en le rendant plus rémunérateur et donc plus attractif pour les cambistes, tout report d'une telle action tend à peser sur le billet vert, ce qui encourage à l'inverse les achats d'or, libellés dans cette monnaie et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Mais la Fed a également exprimé ses inquiétudes concernant une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (appelée "Brexit") à l'issue du référendum du 23 juin, et mis en garde contre les "importantes répercussions économiques" qui en résulterait.

Ce risque, tout comme le fait que la Banque mondiale ait sabré mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 et 2017, rendait les investisseurs particulièrement prudents, les poussant à se tourner vers les actifs les moins risqués, ce qui bénéficiait également à l'or, considéré comme la valeur refuge par excellence.

"L'horrible combinaison de craintes continues sur le Brexit et d'inquiétudes croissantes au sujet du ralentissement de la croissance mondiale a ravivé une vague de nervosité qui a renforcé l'attrait du métal" jaune, a expliqué Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

L'argent, considéré comme une alternative bon marché à l'or, a suivi la même trajectoire haussière que ce dernier, grimpant vendredi jusqu'à 17,37 dollars, au plus haut depuis près d'un mois.

De leur côté, le platine et le palladium, même s'ils sont ressortis respectivement en hausse et stable sur la semaine, n'ont pas autant, du fait de leur forte utilisation industrielle, bénéficié que l'or et l'argent des craintes accrues entourant l'économie mondiale.

Les métaux platinoïdes ont en effet davantage souffert du léger regain de vigueur du dollar à compter de jeudi, qui les a vus repartir à la baisse après des sommets en plusieurs semaines.

L'once de platine a toutefois atteint mercredi 1.020,15 dollars, un maximum en plus de deux semaines tandis que l'once de palladium est montée ce même jour jusqu'à 570,17 dollars, au plus haut en trois semaines.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.275,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.240,50 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 17,32 dollars, contre 16,10 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 996 dollars, contre 979 dollars sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 554 dollars, comme à la fin de la semaine précédente.

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