Publicis (-3,08% à 55,63 euros) signe la plus forte baisse du CAC 40 après le profit warning de son concurrent américain IPG. Le titre du groupe français s'est brutalement enfoncé en début d'après-midi, atteignant un nouveau plus bas pour cette année, après qu'IPG a abaissé sa prévision de croissance organique annuelle à 1/2%. Le groupe américain prévoyait jusque-là une hausse de ses revenus dans le bas de sa fourchette de prévision +3/+4%. De plus, Interpublic table sur une hausse de 40 points de base de sa marge opérationnelle contre une amélioration de 50 points de base précédemment.

Pour Jefferies, la réduction de l'objectif annuel de croissance organique implique que le quatrième trimestre promet d'être encore difficile avec une hausse des revenus qui pourrait être limitée à 0,5% en organique.

"Nous ne pensons pas que le ralentissement est propre à IPG", met en garde Jefferies. "Les prévisions de croissance organique des agences sont trop élevées, abonde Morgan Stanley. Sur les trois dernières années, la croissance organique des agences de publicité sur le marché américain a ralenti de 5-8% en 2014 à 1-2% en 2017".

Ces commentaires ont largement de quoi rendre nerveux les actionnaires de Publicis, dont le premier marché n'est autre que les Etats-Unis. Alors que le groupe y est en convalescence - sa croissance organique y a favorablement surpris au troisième trimestre après plusieurs mois difficiles marqués par la restructuration de SapientRazorfish et des pertes de budgets - un ralentissement trop marqué du marché risque de faire replonger ses comptes.

Vues par ce prisme, les perspectives déjà peu détaillées de Publicis concernant son atterrissage annuel apparaissent encore plus sujettes à caution. Le groupe français s'est contenté de réaffirmer que son second semestre serait meilleur que le premier sans donner plus de précision sur le seul quatrième trimestre.