PARIS (Agefi-Dow Jones)--Publicis (PUB.FR) a défendu mercredi le traitement comptable d'une indemnité transactionnelle perçue dans le cadre d'un litige avec l'éditeur allemand de logiciels SAP.

Plus tôt dans la journée, L'Obs avait publié sur son site internet un article titré "Le groupe Publicis a-t-il "embelli" ses comptes ?" qui affirme que Fabrice Rémon, ancien associé de Deminor et fondateur de Gouvernance en Action, une société spécialisée dans l'éthique des affaires, a saisi l'Autorité des Marchés financiers ce mardi, au sujet du traitement comptable d'une indemnité de 150 millions d'euros (dont 130 millions en numéraire et 20 millions en crédit logiciel) reçue par le groupe de publicité dans le cadre d'un accord transactionnel signé en 2014 avec l'éditeur de logiciels SAP.

Cet accord visait à mettre fin à un litige portant sur un retard de livraison d'un progiciel de gestion intégrée pour la conception duquel SAP avait remporté un appel d'offres auprès de Publicis.

Pour Fabrice Rémon, cité par L'Obs, "Publicis devait traiter ces 130 millions comme un produit exceptionnel, car il est non récurrent, et ne provient pas de contrats gagnés dans le cadre de ses opérations."

Mais, en se basant sur un e-mail confidentiel daté du 31 décembre 2014, L'Obs affirme que Publicis a donné des instructions pour que 85,6 millions d'euros soient intégrés dans les comptes 2014 de la holding néerlandaise Publicis Groupe Holdings BV-, dont 50 millions d'euros au titre des "autres revenus opérationnels" et 35,6 millions pour déprécier certains actifs. L'affectation du solde de 44,4 millions devait être décidée ultérieurement et sera étalé sur 2015 et 2016, poursuit le journal.

"L'essentiel de cette somme de 85,6 millions d'euros a été pris en compte sur le quatrième trimestre 2014", poursuit L'Obs, qui s'interroge: "Est-ce une coïncidence ? Les analystes ont tous été agréablement surpris des résultats de cette période."

Or "à aucun moment il n'est fait mention de cette transaction, ni de produits exceptionnels de cette ampleur dans les documents de référence des exercices 2014 ou 2015", souligne Fabrice Rémon dans l'article de L'Obs.

"L'indemnité transactionnelle reçue a été affectée pour partie à la diminution de la valeur au bilan des actifs capitalisés dans le cadre du projet (lié au progiciel de gestion intégrée), à la neutralisation au compte de résultat de l'année 2014 des surcoûts subis en raison des retards, pour une autre partie à la couverture des surcoûts prévisibles sur les années ultérieures compte tenu des retards connus", précise Publicis dans un communiqué.

"Ce traitement comptable a été validé par les commissaires aux comptes qui ont aussi jugé qu'il n'était pas nécessaire de faire mention de cette information ni dans les notes annexes aux comptes de l'année 2014 ni dans le rapport de gestion", se défend le groupe de publicité. Celui-ci, qui affirme avoir "communiqué toutes ces informations à Fabrice Rémon ainsi qu'à la journaliste de L'Obs" réserve tous ses droits pour "tout dommage que ces publications pourraient entraîner sur (son) cours boursier, les dommages à l'entreprise ou ses actionnaires."

-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ; clejoux@agefi.fr ed :JEB