Rio Tinto, et ses deux anciens dirigeants Thomas Albanese (ancien CEO) et Guy Elliott (ancien directeur financier), sont poursuivis par la SEC américaine (autorité de régulation des marchés financiers) pour avoir menti volontairement sur la valeur d'actifs acquis au Mozambique et avoir dissimulé la vérité des comptes à leurs administrateurs. " Les dirigeants de Rio Tinto n'ont pas suivi leurs obligations d'information en dissimulant à leur Conseil et aux investisseurs qu'une opération à plusieurs milliards de dollars était un échec ", a déclaré un responsable de la SEC Stéphanie Avakian.

L'affaire remonte à 2011, au Mozambique, où Rio Tinto a acquis pour 3,7 milliards de dollars d'actifs dans le charbon alors qu'il avait été informé qu'une autre de ses acquisitions récentes, Alcan, accusait de lourdes pertes. Par ailleurs, les dirigeants du groupe minier ont appris que la qualité des actifs du Mozambique était bien moindre qu'attendu et qu'ils ne valaient donc pas du tout le prix payé.

"La plainte dispose que, après avoir déjà déprécié à deux reprises la valeur d'Alcan, Rio Tinto, Albanese et Elliott savaient que, s'ils reconnaissaient publiquement ce deuxième échec, susciterait des interrogations sur leur capacité à conduire le business de Rio Tinto et d'identifier des actifs miniers de long terme, à bon prix et hautement rentables", indique la SEC.

En 2013, Rio Tinto annonçait la démission d'Albanese, la dépréciation de la valeur de ses actifs dans le charbon de plus de 3 milliards de dollars et, finalement, la vente du lot du Mozambique pour seulement 50 millions de dollars, très loin de son prix d'acquisition.