Zurich (awp) - Le patron de Roche Severin Schwan demeure persuadé de la capacité de son groupe à compenser à moyen terme le manque à gagner attendu de l'arrivée de biosimilaires de trois de ses principales sources de revenus, grâce au lancement de nouveaux produits. Le développement de ces nouveaux moteurs de ventes nécessite toutefois des investissements élevés et la rentabilité sera dans l'immédiat "très différente" de celle affichée jusqu'ici par le laboratoire bâlois, reconnait le responsable dans un entretien accordé au Financial Times.

Des versions de substitution de l'Herceptin et du MabThera/Rituxan ont été homologuées l'an dernier, tandis que l'Avastin fait désormais également face à l'expiration de ses brevets. Ce dernier médicament demeure toutefois protégé aux Etats-Unis jusqu'en 2020. Chacune de ces trois substances générait jusqu'ici quelque 7 mrd CHF par année et l'ensemble représentait plus de la moitié des revenus de l'unité Pharmaceuticals.

Les Etats-Unis, premier marché mondial des médicaments, risquent de compenser dans un avenir proche le retard pris sur l'Europe en matière d'acceptation des biosimilaires. M. Schwan espère qu'à cette date son groupe sera parvenu à effacer l'impact des substances de substitution sur le Vieux continent et à y établir de nouvelles bases de croissance.

Après avoir connu des déboires avec un traitement expérimental contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge, la multinationale pharmaceutique a enregistré sur la fin de l'année 2017 des succès cliniques et réglementaires avec l'Hemlibra, contre l'hémophilie A, ainsi que le Tecentriq en combinaison avec l'Avastin, contre le cancer du poumon. Le laboratoire a également décroché un feu vert aux Etats-Unis pour la prescription du Perjeta combiné à l'Herceptin contre des formes de cancer du sein plus étendues qu'attendu par certains observateurs.

Interrogé sur la politique de Roche en matière de rémunération des actionnaires, le directeur général (CEO) a insisté sur son ambition de voir celle-ci gagner en générosité sur le moyen et le long terme, tout en la conditionnant au développement des affaires.

Un analyste de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a indiqué à AWP que si l'argumentaire de Severin Schwan suivait une certaine logique, l'entretien accordé au journal économique saumon ne comprenait aucune surprise.

A la Bourse, le bon de jouissance Roche a fini en recul de 3,44% à 236,00 CHF, dans un SMI en baisse de 0,77%.

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