Lausanne (awp/ats) - Trente-six postes seront finalement supprimés dans les rédactions du Temps et de feu L'Hebdo. Vingt-cinq personnes sont licenciées, onze partent en retraite anticipée. Un plan social va être négocié.

Tôt jeudi, l'éditeur a commencé à convoquer journalistes et graphistes pour les informer de leur licenciement. Trente-six postes vont passer à la trappe, dont onze par retraite anticipée. "De plus, sept personnes, pigistes exclusifs de L'Hebdo, ont vu leur mandat se terminer", a expliqué à l'ats Michel Danthe, président de la Société des rédacteurs et du personnel (SRP), confirmant une information de la RTS.

La restructuration touche tous les secteurs de l'entreprise: 23 journalistes de la newsroom (dont sept historiquement liés à L'Hebdo), cinq graphistes, deux iconographes, une correctrice, une comptable, une secrétaire et trois personnes du marketing, détaille la SRP. Pour celle-ci, "l'ampleur des coupes suscite stupeur, tristesse et colère".

Le 23 janvier, l'éditeur Ringier Axel Springer Suisse avait annoncé la fin de L'Hebdo, après une aventure de 35 ans, et une restructuration du Temps, les deux titres utilisant une newsroom commune. Finalement, Le Temps est aussi touché de plein fouet: "c'est une saignée considérable. La restructuration la plus massive depuis que le journal existe. Il perd une vingtaine de postes", affirme M. Danthe.

Les personnes concernées travaillent pour la plupart dans la newsroom commune et donc pour les deux titres, a expliqué Ringier Axel Springer Suisse. Ce dernier a confirmé les 25 licenciements et la mise à la retraite anticipée de 11 personnes.

RUBRIQUES "DÉCIMÉES"

Au Temps, chaque rubrique perd un ou deux postes. Les rubriques opinions et débats ainsi que la culture sont "décimées", selon Michel Danthe. Un plan social sera négocié sur la base de celui mis sur la table en 2012. "Ce plan est estimable, mais il n'est plus adapté à la situation actuelle, notamment pour les retraites anticipées", ajoute le représentant du personnel.

Vendredi dernier, le personnel avait transmis à l'éditeur des mesures alternatives pour limiter les licenciements. Elles ont été rejetées mercredi et l'annonce des licenciements a débuté jeudi.

"Nous avions proposé de réduire la voilure dans l'équipe directoriale en supprimant le poste de directeur romand et celui d'un des rédacteurs en chef de la newsroom", a expliqué Michel Danthe. "Nous voulions aussi placer tout Ringier Romandie sur deux étages au lieu de trois. Et enfin, nous demandions que l'éditeur n'exclue pas de céder L'Hebdo à un éventuel repreneur". Des propositions toutes refusées.

Mercredi, une délégation du Conseil d'Etat vaudois a rencontré la direction de Ringier Axel Springer Suisse. Celle-ci lui a garanti sa volonté de conserver et pérenniser le quotidien Le Temps sur plusieurs axes (rédactionnel, web, magazine, événements). Le Conseil d'Etat et Ringier ont convenu de poursuivre leurs discussions.

ats/buc