François Hollande est parti, mais quelques-unes de ses idées font du chemin, notamment celle de créer un "Airbus de l'énergie". Selon Reuters, Engie et RWE étudient le scénario d'une alliance franco-allemande dans le domaine de l'énergie. Dans l'un des schémas envisagés, Engie pourrait prendre une participation dans Innogy, filiale d'énergies renouvelables cotée du groupe allemand, qui deviendrait lui-même en retour actionnaire d'Engie. Cette opération s'accompagnerait mécaniquement d'une dilution de la part de l'Etat français, qui contrôle actuellement 28,65% d'Engie.

Aucun calendrier n'est fixé pour cette opération qui ne serait pas finalisée avant les élections législatives de septembre en Allemagne.

En Bourse, RWE gagne 5,8% à 17,03 euros tandis qu'Innogy progresse de 4,21% à 34,91 euros. Engie grimpe, lui, de 0,67% à 13,485 euros.

Bryan Garnier s'interroge sur la faisabilité d'une acquisition d'Innogy par Engie. Certes, reconnaît le broker, Innogy s'intègre clairement à la nouvelle stratégie du groupe français axée sur les réseaux, les services et les énergies renouvelables. En revanche, une telle opération lui paraitrait surprenante dans la mesure où Engie semble plutôt privilégier les petites acquisitions que les transactions transformantes.

De plus, ajoute le bureau d'études, une telle opération dégraderait les ratios d'Engie qui ne veut pas que sa dette nette dépasse 2,5 fois son Ebitda. L'énergéticien serait donc contraint de procéder à une vaste augmentation de capital pour financer l'acquisition d'un groupe valorisé actuellement 36,5 milliards d'euros (à 100%).

En l'absence de plus de détails, l'analyste pense qu'un tel rapprochement serait négatif pour Engie. Il pointe les risques portant sur l'intégration des deux entreprises, les perspectives financières d'Innogy, la réduction du flottant d'Engie ou les marges de manœuvres financières limitées du nouveau groupe post-opération.