Berlin (awp/afp) - L'énergéticien allemand RWE s'envolait en Bourse sur des rumeurs de vente de sa filiale d'énergies renouvelables Innogy au français Engie, qui reléguaient au second plan ses prévisions de redressement pour 2017.

A la Bourse de Francfort, l'action du deuxième groupe énergique allemand bondissait de 8,93% à 14,95 euros, largement en tête d'un indice vedette Dax stable vers 11H40 GMT.

Innogy, coté sur l'indice des valeurs moyennes MDax, grimpait de 7,61% à 35,97 euros à la même heure.

Citant des sources proches du dossier, l'agence de presse Bloomberg a affirmé que Engie (ex-GDF Suez) réfléchissait à l'acquisition d'Innogy, dont la valeur en Bourse s'élève à plus de 18 milliards d'euros.

Le géant français a refusé de commenter.

Bombardé de questions à ce sujet lors de la conférence de presse annuelle de RWE, son patron Rolf Martin Schmitz a de son côté laissé un peu de place pour une poursuite des spéculations.

"Nous avons déjà clairement dit que nous ne commentons pas les rumeurs de marché", a-t-il tout d'abord déclaré.

"Nous sommes, et cela est notre devoir, régulièrement en contact avec un grand nombre d'acteurs du marché et nous examinons régulièrement, et c'est aussi notre devoir, toutes les options stratégiques qui se présentent pour notre entreprise", a-t-il toutefois ajouté.

En vertu d'une décision du conseil de surveillance de décembre 2015, RWE, qui détient actuellement quelque 77% d'Innogy, est "libre de vendre" des parts mais doit conserver 51% de sa filiale, a-t-il rappelé.

"C'est la règle pour nous actuellement", a-t-il ajouté.

Parallèlement, il a aussi souligné l'importance pour RWE d'Innogy, dont "la rentabilité est très stable". En tant qu'actionnaire majoritaire, le groupe profite de la politique de dividende généreuse de sa filiale, qui va redistribuer 80% de son bénéfice net ajusté de 1,1 milliard d'euros au titre de 2016.

Propriétaire du plus gros parc à charbon du continent, RWE a été particulièrement fragilisé par le virage pris par l'Allemagne vers les énergies renouvelables. Comme son rival EON, il a cherché son salut dans une scission de ses activités, avec la production traditionnelle (charbon, gaz, nucléaire) d'un côté, toujours sous le nom de RWE, et les nouveaux métiers (renouvelables, réseaux) de l'autre, regroupés dans un nouveau groupe coté baptisé Innogy.

2016 constitue pour RWE comme pour EON une année de transition, qui s'est traduite pour le premier par une lourde perte nette de 5,7 milliards d'euros, liée à des dépréciations exceptionnelles liées au prix de gros de l'électricité.

EON, qui doit présenter ses résultats 2016 mercredi, devrait lui aussi annoncer une nouvelle lourde perte nette.

Pour 2017, M. Schmitz juge toutefois RWE "de retour sur la bonne voie". Le groupe mise sur un bénéfice net excluant tout élément exceptionnel progressant sur l'année à entre 1 et 1,3 milliard d'euros, contre 800 millions d'euros en 2016.

Son résultat brut d'exploitation Ebitda ajusté atteindra au pire celui de 2016 (5,4 milliards d'euros) et ira au mieux jusqu'à 5,7 milliards d'euros.

afp/rp