Saint-Gobain (+2,52% à 45,20 euros) occupe la première place du CAC 40 après avoir dévoilé hier soir des résultats annuels légèrement supérieurs aux attentes. Son bénéfice net part du groupe a augmenté de 19,5% pour atteindre 1,566 milliard d'euros tandis que son résultat d'exploitation a progressé de 7,5% (+9,6% en organique) à 3,03 milliards. Le consensus l'attendait à 3,02 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires annuel de Saint-Gobain, enfin, est ressorti à 40,81 milliards d'euros, en croissance de 4,4% (+4,7% en organique).

De ce fait, la marge opérationnelle de Saint-Gobain s'est établie à 7,4%, progressant de 20 points de base en un an. Si les analystes soulignent que le groupe a bien géré les conséquences de la cyber-attaque dont il a été victime l'année dernière, et qui devait se traduire par un impact négatif de 80 millions d'euros au niveau de son bénéfice opérationnel, ils saluent surtout sa capacité à plus que compenser la hausse des coûts des matières premières.

Saint-Gobain a ainsi tenu des commentaires favorables concernant l'évolution de ses prix de vente, principalement en deuxième partie d'exercice : ils ont augmenté de 2,3% au second semestre, et de 2% sur l'ensemble de 2017. Le géant français des matériaux de construction confirme ainsi les tendances observées par d'autres sociétés du secteur, comme Herige il y a quelques semaines. Ainsi, ces groupes parviennent de mieux en mieux à répercuter la hausse des coûts de leurs matières premières sur leurs prix de vente. Combinées à des volumes soutenus par le contexte macroéconomique de plus en plus favorable, ces évolutions sont particulièrement rassurantes.

Saint-Gobain reste peu loquace sur ses perspectives

"La bonne nouvelle est que l'amélioration provient non seulement des volumes, mais également des prix. Rappelons en effet que la déception du troisième trimestre venait de l'accélération de l'inflation que le groupe ne pensait pas compenser par une augmentation de prix sur le semestre", confirme Oddo BHF.

Signe sans doute que Saint-Gobain a bel et bien trouvé la martingale pour faire progresser ses résultats. Le groupe maintiendra en 2018 sa priorité aux prix de vente dans un contexte de poursuite des pressions inflationnistes sur les coûts. Comme à son habitude, le groupe n'a pas livré beaucoup d'informations sur ses perspectives, tablant simplement sur "une nouvelle progression du résultat d'exploitation à structure et taux de change comparables."

Pour UBS, la croissance organique du résultat d'exploitation 2018 pourrait ressortir à 9,6%. Mais l'analyste souligne que le consensus est sans doute plus optimiste, ciblant 11-12% de croissance ce qui lui semble "ambitieux" et propice à une éventuelle révision à la baisse. A l'inverse, Bernstein souligne que Saint-Gobain continue à mener des fusions-acquisitions et à réaliser des investissements qui vont soutenir sa croissance, laissant la voie ouverte pour un relèvement des estimations.