Le numéro un mondial de la production, transformation et distribution de matériaux de construction, dont les résultats ressortent au-dessus du consensus compilé par Inquiry Financial pour Reuters, a fait état d'une croissance organique de 4,7%, soutenue à la fois par les volumes et les prix, et d'une hausse de 7,5% de son résultat d'exploitation à 3,028 milliards d'euros (consensus 3,0 milliards), avec une marge portée à 7,4% contre 7,2% en 2016.

Le chiffre d'affaires s'est établi en hausse de 4,4% à 40,81 milliards d'euros (consensus 40,639 milliards). L'impact de change, avec la dépréciation notamment de la livre sterling et du dollar, s'est cependant fait sentir à hauteur de -1,2% sur l’année.

L’activité en France a confirmé sa reprise avec des taux de croissance interne "parmi les plus élevés de ces dix dernières années", s'est félicité le PDG Pierre-André de Chalendar au cours d'une téléconférence de presse.

A la faveur du dynamisme de la construction neuve et d'une amélioration du marché de la rénovation, la croissance interne est ressortie à 3,5% en France, dont 4,8% au second semestre.

La Fédération française du bâtiment (FFB) s'attend cependant à un ralentissement de la croissance dans le secteur cette année.

"Pour 2018, nous pensons continuer à bénéficier d’un contexte économique bien orienté. Nous poursuivrons la mise en oeuvre des différentes composantes de notre stratégie et nous visons une nouvelle progression du résultat d’exploitation à structure et taux de change comparables", a déclaré le PDG de Saint-Gobain.

PRIORITÉ À LA HAUSSE DES PRIX DE VENTE

Le groupe, qui s'est donné pour priorité d'augmenter ses prix de vente alors que l'inflation repart, a fait état d'une dynamique positive des prix de vente en 2017 (+2,0%), avec une accélération au second semestre (+2,3%, et +2,7% au quatrième trimestre).

"La première priorité de 2018 sera l'augmentation des prix de vente", a réaffirmé son PDG aux journalistes.

La maîtrise des coûts, autre priorité, a dépassé les objectifs du groupe avec 290 millions d’euros économisés l'an dernier.

Pierre-André de Chalendar, interrogé sur la prise de contrôle du groupe suisse de chimie Sika, s'est dit toujours confiant de pouvoir mener à bien ce projet.

"L'alignement stratégique (de la direction de Saint-Gobain, NDLR) avec la famille Burkard est totale dans le dossier Sika", a-t-il dit.

Les Burkard ont signé avec Saint-Gobain la cession du contrôle de Sika fin 2014, pour 2,3 milliards d'euros, un accord que la direction et plusieurs actionnaires contestent et qui a tourné à l'imbroglio juridique.

En matière d'acquisitions, Saint-Gobain a dit être en avance sur son plan de marche stratégique avec 28 rachats de sociétés de taille petite et moyenne pour 641 millions d'euros en 2017.

Saint-Gobain propose un dividende de 1,30 euro au titre de 2017, contre 1,26 euro pour 2016.

En Bourse, l'action Saint-Gobain a clôturé jeudi à 44,095 euros avant la publication des résultats, faisant ressortir une capitalisation boursière de 24,41 milliards.

Le titre cède 4,1% depuis le début janvier, sous-performant ainsi l'indice STOXX des valeurs européennes des matériaux de construction (-2,1%), après un gain de 3,9% l'an dernier.

Le cimentier Vicat a publié cette semaine des résultats annuels marqués notamment par un redressement plus prononcé que prévu de l'activité en France. Son concurrent allemand HeidelbergCement a tablé de son côté sur une progression de l'activité dans la construction avec la poursuite attendue de la croissance économique en Europe.

(Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Saint-Gobain, Sika