Schaeffler s'attend désormais à une marge d'exploitation ajustée de 11% à 12% cette année, contre une précédente fourchette de 12% à 13%.

Le bénéfice du deuxième trimestre, qui s'achève vendredi, sera nettement inférieur à celui de l'an dernier en raison de pressions plus fortes sur les prix dans les activités automobiles, de la hausse des coûts de lancement de nouveaux produits et d'un renchérissement des activités de recherche et développement, a dit l'équipementier allemand.

Il a abaissé son objectif de génération de trésorerie à environ 500 millions d'euros en 2017, contre 600 millions d'euros précédemment, tout en maintenant sa prévision d'une croissance de son chiffre d'affaires de 4% à 5% hors effets de changes.

Schaeffler s'attend à un recul de sa marge au premier semestre à environ 11%, contre 12,8% un an plus tôt.

Lors d'une téléconférence avec des analystes, son président du directoire, Klaus Rosenfeld, a expliqué que le développement du groupe dans la voiture électrique l'avait contraint à construire davantage de prototypes de composants, augmentant mécaniquement les coûts de recherche et développement au moment où les pressions sur les prix augmentaient par ailleurs.

"Ce qui est nouveau, c'est que nous n'avons pas été en mesure de compenser cela en réduisant nos coûts de production", a-t-il ajouté. "Cela se produit alors que les prix de l'acier augmentent pour certains produits dans le domaine de la transmission."

Il a estimé à "50-50" la probabilité que l'impact sur les marges soit durable ou seulement temporaire.

INQUIÉTUDES SUR LES MARGES

Pour les analystes de Jefferies, "l'avertissement sur résultats de Schaeffler va relancer le débat sur la résistance des marges et de la croissance organique des équipementiers alors que nous approchons du sommet du cycle".

Le titre Schaeffler chutait de 11,82% à 12,65 euros à 08h27 GMT, sa plus forte baisse depuis son introduction en Bourse à l'automne 2015.

Il entraînait dans son sillage ses concurrents Continental (-3,59%), Leoni (-5,09%), Hella (-3,57%), Valeo (-2,02%), Faurecia (-4,17%) et Michelin (-1,45%).

L'ensemble du secteur automobile (-1,85%) affichait la plus mauvaise performance sectorielle du jour en Europe.

Parmi les constructeurs, PSA (premier actionnaire de Faurecia) abandonnait 2,77%, Renault 2,33% et Volkswagen 1,19%.

L'action Schaeffler affiche désormais une baisse d'un peu plus de 11% depuis le début de l'année, alors que le secteur ramène sa progression à 1% seulement.

Pour les analystes de Kepler, l'avertissement du groupe allemand "confirme notre thèse selon laquelle la situation va se durcir plus vite qu'on aurait pu le craindre pour les équipementiers dans une phase de ralentissement de la croissance de la production".

Un porte-parole de Continental a reconnu que les pressions sur les marges dans le secteur restaient "élevées" mais il a précisé que le groupe maintenait ses prévisions annuelles.

Faurecia, qui organise ce mardi une journée de présentations aux investisseurs, a quant à lui confirmé à cette occasion ses prévisions financières pour 2017 et 2018, qui incluent une marge d'exploitation située entre 6,4% et 6,8% cette année.

(Maria Sheahan, avec Daria Kowalewska; Bertrand Boucey et Marc Angrand pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Faurecia, Continental, LEONI AG, Hella KGaA Hueck & Co., Schaeffler, Valeo