(Actualisation: rappel des origines d'Aveva, répartition géographique et par métiers finaux de l'activité d'Aveva et de Schneider)

LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Le spécialiste des équipements électriques Schneider Electric (>> Schneider Electric SE) a annoncé mardi la conclusion d'un accord en vue d'une prise de contrôle d'Aveva (>> AVEVA Group plc), en combinant ses propres activités de logiciels industriels avec les actifs de l'éditeur britannique pour aboutir à la création d'un nouveau leader mondial dans le domaine des logiciels industriels et d'ingénierie.

Le nouveau Groupe Aveva sera consolidé au sein de la division Industry de Schneider. En données pro forma, son chiffre d'affaires pour l'exercice clos fin mars s'établit à 657,5 millions de livres sterling et son Ebitda représente 145,8 millions de livres.

L'accord conclu par les administrateurs des deux entreprises prévoit que Schneider fusionne Schneider Electric Software, son activité de logiciels, avec les actifs d'Aveva et verse au groupe britannique 550 millions de livres sterling (597 millions d'euros). A l'issue de l'opération, le groupe français détiendra une participation majoritaire de 60% au capital du nouvel ensemble.

Par ailleurs, Aveva distribuera aux autres actionnaires 100 millions de livres sterling en numéraire, soit une portion significative de sa trésorerie nette. Le groupe conservera un solde de trésorerie suffisant pour couvrir les coûts de transaction ainsi que ses besoins en fonds de roulement.

La valeur des actions reçues par Schneider Electric s'établit à environ 1,7 milliard de livres sterling, sur la base du cours de clôture d'Aveva la veille de l'opération. Cette valorisation représente un multiple de valeur d'entreprise sur Ebitda ajusté d'environ 19x pour Schneider Electric Software, proche de celui d'Aveva, a précisé Schneider Electric dans son communiqué.

Cotation maintenue à Londres

Aveva, qui affiche une capitalisation boursière d'environ 1,2 milliard de livres, conservera sa cotation à Londres ainsi que son siège à Cambridge. Les parties ont lancé le processus de recrutement d'un nouveau directeur général, qui "devra avoir un parcours reconnu et une expérience de direction d'un acteur mondial des logiciels". Le directeur général actuel d'Aveva, James Kidd, exercera ses fonctions jusqu'à la nomination d'un successeur.

Si elle aboutit, cette transaction donnera naissance à un éditeur de logiciels industriels de plus grande envergure, ce qui lui permettra de réduire ses coûts et de conquérir de nouveaux marchés grâce à une offre plus large, permettant à ses clients de couvrir tous les aspects de la gestion digitale d'actifs, depuis leurs phases de conception et de construction jusqu'à leurs phases d'exploitation en passant par leur optimisation.

Issu en 1967 d'un projet mené à l'université de Cambridge, Aviva fournit des logiciels à destination des propriétaires, opérateurs et prestataires d'ingénierie des secteurs de l'énergie, du pétrole et du transport maritime, entre autres. Le groupe emploie plus de 1.700 personnes dans une trentaine de pays. L'opération survient tandis que le groupe britannique s'efforce de réduire son exposition aux marchés maritimes et du pétrole, en ralentissement.

Les logiciels de Schneider Electric sont quant à eux utilisés dans le cadre de la gestion de la production, du design ou encore de la planification des rotations des équipes de transport ferroviaire notamment. Le groupe tricolore s'adresse à un panel d'industries allant du transport à l'agroalimentaire et la pharmacie.

Le rapprochement donnera à Aveva une plus importante assise sur le marché américain, où l'activité logiciels de Schneider réalise déjà quasiment la moitié de son chiffre d'affaires. Aveva tire l'essentiel de ses revenus de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Asie.

Bien placé pour réaliser des acquisitions

Les parties ont également indiqué que le nouvel Aveva serait "bien positionné pour saisir de potentielles opportunités d'acquisition", en capitalisant sur sa taille et sa gamme complète de produits et de solutions couvrant l'intégralité du cycle de vie des actifs industriels.

Schneider a déjà convoité des éditeurs de logiciels britanniques par le passé afin de développer son activité de logiciels industriels. En 2013, le géant français avait conclu un accord en vue d'acquérir Invensys pour 3,31 milliards de livres afin de mieux concurrencer ses rivaux comme Siemens, Mitsubishi Electric et Rockwell Automation.

L'opération à l'étude s'apparente à celle que les deux parties avaient envisagée en juillet 2015 et qui visait à rapprocher leurs activités de logiciels industriels. Schneider avait alors conclu un accord pour fusionner ses actifs et ceux d'Aveva et pour verser 550 millions de livres en échange d'une participation de 53,5% dans la nouvelle entité. Cependant, la transaction n'avait pas abouti en raison de désaccords sur les termes définitifs.

-Ben Dummett et Nick Kostov, Dow Jones Newswires

(Guillaume Bayre a contribué à cet article)

(Version française Aurélie Henri) ed: VLV

Valeurs citées dans l'article : Schneider Electric SE, AVEVA Group plc