Zurich (awp) - Les grandes banques suisses ont amélioré leurs niveaux de fonds propres mais doivent encore fournir des efforts pour le ratio d'endettement, a estimé la Banque nationale suisse (BNS) jeudi dans son rapport sur la stabilité financière de 2017. Le marché immobilier et hypothécaire recèle toujours des risques et continuera à être surveillé de près par l'institut d'émission.

"L'environnement économique et financier s'est amélioré ces 12 derniers mois pour le secteur bancaire suisse", a constaté le garant de la stabilité monétaire dans son rapport périodique. Grâce à la relance de la croissance mondiale, la qualité des crédits s'est améliorée, sauf dans certains pays de l'UE où la prime de risque demeure élevée.

Selon la BNS, la cadre international et national continue de s'améliorer pour les banques helvétiques, soutenu par une croissance "robuste" aux Etats-Unis, un ralentissement attendu en Chine et un retour à la croissance en Russie et au Brésil.

Grâce à ces avancées, les deux grandes banques suisses - Credit Suisse et UBS - ont amélioré leur capacité totale d'absorption des pertes (Tlac). Les deux groupes sont ainsi sur la bonne voie pour se conformer aux exigences réglementaires helvétiques de la loi "too big to fail" (TBTF).

La réforme TBTF2 doit s'appliquer à partir du 1er juillet et les établissements concernés - UBS, Credit Suisse, Raiffeisen, PostFinance et la Banque cantonale de Zurich - disposent d'un délai jusqu'à fin 2019 pour s'y conformer.

UBS et Credit Suisse remplissent néanmoins déjà les critères pour le ratio de fonds propres, mais elles doivent encore fournir plus d'effort quant au ratio d'endettement. Les deux établissements remplissent en outre les exigences réglementaires de Bâle III. En comparaison internationale, les deux groupes évoluent au-dessus de la moyenne au niveau du ratio de fonds propres tandis que pour le ratio d'endettement, elles sont en dessous.

BNS TOUJOURS ATTENTIVE

Concernant les banques tournées vers le marché national, la BNS a constaté que leur exposition aux marchés hypothécaire et immobilier s'est accrue en 2016. L'institut d'émission a également pointé du doigt les "déséquilibres élevés" dans ces secteurs. Même si ces derniers ont reculé, ils se situent toujours au niveau de 2014 lorsque le volant anticyclique a été relevé.

La solidité des banques locales demeure "adéquate", hormis quelques exceptions, tant au niveau des fonds propres que du ratio d'endettement. Leur excédent de fonds propres leur permettrait d'absorber des pertes.

Vu la faiblesse actuelle des taux d'intérêt, la BNS a averti qu'un rebond de la prise de risques chez les banques se traduirait par un regain des déséquilibres dans les secteurs hypothécaires et immobilier, notamment en cas de correction des prix immobiliers.

La banque centrale helvétique a averti qu'elle continuera à "surveiller de près" les développements dans ces deux secteurs, et particulièrement les investissements dans le logement résidentiel ainsi que les banques actives dans le crédit hypothécaire.

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