Paris (awp/afp) - Société Générale a vu ses résultats fléchir au deuxième trimestre, sous l'effet notamment du règlement d'un litige avec le fonds souverain libyen et d'un effet de comparaison défavorable par rapport à l'an dernier.

La banque française s'était entendue en mai dernier avec la Libyan Investment Authority (LIA) sur le versement de 963 millions d'euros pour mettre fin au conflit les opposant au sujet de transactions financières, réalisées entre 2007 et 2009, qui avaient donné lieu à une procédure devant une juridiction civile anglaise.

Le bénéfice trimestriel, à 1,05 milliard d'euros, ressort toutefois supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur un résultat net à 940 millions d'euros, selon un consensus établi par le fournisseur de données Factset.

La banque française n'en a toutefois pas fini avec les litiges, celle-ci "coopérant avec les autorités américaines" sur trois dossiers: l'Euribor-Libor et le litige avec LIA "sur sa phase pénale" et "l'enquête de l'OFAC" (l'agence du Trésor américain chargée de l'application de sanctions financières enquêtant sur d'éventuelles violations d'embargos, NDLR), a précisé Frédéric Oudéa, directeur général du groupe, lors d'une conférence téléphonique.

- Nouvelle provision pour litiges -

"Ce que nous cherchons à faire, c'est mettre les litiges du passé le plus vite derrière nous et nous espérons le faire dans les prochains trimestres", a-t-il déclaré, ajoutant que le calendrier était encore "incertain" sur les accords éventuels.

Pour faire face à d'éventuels coûts -amendes ou règlements amiables- liés à ces litiges, le groupe a passé une nouvelle provision de 300 millions d'euros au deuxième trimestre.

Cela, conjugué à un effet de base lié à la plus-value de 725 millions d'euros engrangée par le groupe en 2016 à la même période après la vente de ses titres Visa Europe, ont contribué au plongeon de 27,6% du bénéfice.

Néanmoins, retraité de tout élément exceptionnel d'ordre opérationnel ou comptable, il s'affiche en progression de 11% à 1,16 milliard d'euros, selon un communiqué publié mercredi.

Fortement touché par le règlement de l'accord avec la LIA, le produit net bancaire (PNB, équivalent chiffre d'affaires) a aussi plongé, de 25,6%, à 5,2 milliards d'euros.

En données retraitées, il n'affiche plus qu'un recul de 1,3%, à 6,4 milliards d'euros, tiré vers le bas par le repli des revenus de la banque de détail en France et de ceux de la banque de financement et d'investissement.

- Titre sanctionné en Bourse -

Par métiers, la banque de détail française, tout comme ses rivales, souffre encore ce trimestre de l'environnement de taux d'intérêt bas et des renégociations de prêts immobiliers. Elle voit ainsi ses revenus se rétracter de 2,3% à 2 milliards d'euros et son bénéfice diminuer de 10,9% à 359 millions d'euros.

A l'international, au contraire, la banque de détail et les services financiers spécialisés se distinguent par leur vitalité, leurs revenus s'affichant en hausse et leur bénéfice bondissant de 30,3% à 568 millions d'euros.

En revanche, les résultats de la banque de financement et d'investissement ressortent eux plus contrastés avec des revenus en recul (-4,3% à 2,3 milliards d'euros) et un bénéfice grimpant de 11,4% à 499 millions d'euros, sous l'effet d'une baisse spectaculaire du coût net du risque (-97,2% à 3 millions d'euros).

Néanmoins, contrairement à ses homologues françaises, l'activité opérationnelle était à la peine sur la période.

"Je reconnais que certains de nos deux concurrents (BNP Paribas et Natixis, NDLR) qui ont déjà publié ont fait mieux", a reconnu Didier Valet, directeur général délégué et directeur de la banque de financement et d'investissement, vantant toutefois une "forte performance sur les produits structurés".

En termes de solvabilité, le ratio de fonds propres "durs" du groupe, indicateur essentiel du secteur bancaire, a atteint 11,7% à fin juin, contre 11,6% à fin mars. L'augmentation de ce ratio représente la progression des ressources dont dispose la banque, proportionnellement à ses engagements, pour faire face à d'éventuels coups durs.

Côté investisseurs, cette publication était fraîchement accueillie, le titre du groupe chutant de 4,19% à 48,06 euros à 10H35 (8H35 GMT) à la Bourse de Paris, dans un marché en repli de 0,25%.

afp/rp