CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs et du soja ont reculé cette semaine à Chicago, l'arrivée de précipitations aux Etats-Unis ayant en partie soulagé les craintes que faisait peser la sécheresse sur les cultures, le blé a également perdu du terrain.

"Je pense que le principal facteur a été que l'on a finalement eu de la pluie", a commenté Bill Neslon de Doane Advisory. "Des précipitations sont tombées dans le centre des Etats-Unis, la principale zone de production du maïs et du soja".

Les Etats américains situés dans la région des grands lacs en ont particulièrement profité selon M. Nelson qui citait l'Indiana, l'Illinois et l'Ohio. Certaines parties de l'Iowa, premier producteur de maïs, du Wisconsin et du Nebraska en ont également bénéficié.

Cette météo contraste avec des précipitations en dessous des normales de saison au cours des semaines précédentes qui avaient fait craindre qu'un temps trop sec n'affecte les rendements aux Etats-Unis, entraînant alors une hausse des cours.

"Dans les prévisions, on a des températures en dessous des normales de saison", a ajouté Dan Cekander de DC Analysis, estimant que cela limitait les risques pour la production.

Il relevait également qu'à partir de la semaine à venir, le marché regardera de près les premières estimations de rendements précédant les chiffres officiels devant être dévoilés le 10 août par le ministère américain de l'Agriculture (USDA) dans son rapport mensuel, dit Wasde.

Autre facteur peu encourageant, selon M. Cekander, le rythme des exportations de la récolte précédente de maïs est "faible".

- Le blé marque le pas -

De son côté le blé, qui s'était envolé fin juin sur des craintes concernant la récolte de blé de printemps, a un peu accusé le coup.

Cela pouvait s'expliquer en partie par la pression à la baisse exercée par les deux autres produits avec lesquels il est en partie substituable, mais aussi par une pause du marché après une forte hausse.

Les conditions météorologiques ne se sont guère améliorées pour le blé de printemps, victime de la sécheresse et dont les cultures sont en mauvais état, mais contrairement aux semaines précédentes, cela n'a pas suffi pour apporter du soutien aux cours à Chicago.

Le blé de printemps représente moins d'un quart de la production totale américaine, mais est recherché pour sa forte teneur en protéines. Il est principalement cultivé dans les Etats du Dakota du Nord et du Sud, dans le Minnesota et dans le Montana.

Le blé d'hiver, qui constitue la majeure partie de la production américaine, a été presque entièrement mis à l'abri des aléas climatiques puisque la moisson s'achève.

"Une partie du problème pour le blé d'hiver est le manque de compétitivité sur le marché mondial", a commenté Dewey Strickler de AG Watch dans une note.

Le blé américain va notamment devoir affronter d'importantes exportations russes.

Parmi les facteurs encourageants à ce sujet, le dollar est tombé à un plus bas niveau depuis mai 2016 face à un panier de six devises matérialisé par le "dollar index", ce qui renforce mécaniquement la compétitivité des produits américains face à leurs concurrents sur le marché international.

Par ailleurs, Bill Nelson relevait la bonne tenue des cours du pétrole et d'autres matières premières, ce qui pouvait pousser les investisseurs à acheter des produits d'investissement comprenant notamment des produits agricoles.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, s'échangeait vendredi à 3,8925 dollars contre 3,9350 dollars en fin de semaine précédente.

Le boisseau de blé pour septembre, contrat le plus actif, a terminé à 4,8425 dollars contre 4,9925 dollars vendredi dernier.

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, a fini à 10,1625 dollars contre 10,2225 dollars il y a une semaine.

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