Paris (awp/afp) - Les prévisions de production mondiale de blé sont très stables, mais la production de maïs et de soja est notablement revue à la hausse, tirée par les performances de l'Amérique du Sud, selon un rapport mardi du ministère américain de l'Agriculture (USDA).

La production mondiale de blé, déjà record, est presque identique à 751,3 millions de tonnes (Mt), contre 751 Mt le mois dernier. En revanche, les stocks de fin de campagne augmentent un peu, passant de 250 à 252,2 Mt, en raison d'une moindre consommation intérieure de certains grands exportateurs, notamment les Etats-Unis.

Dans l'Union européenne (UE), le faible niveau des stocks se confirme et demeure plus que jamais sous les 10 Mt, mais d'autres grands exportateurs comme le Canada, la Russie et l'Australie, voient leurs exports révisés en baisse de 0,5 Mt chacun, ce qui fait monter leurs stocks de report et compense la tension sur les stocks européens, a relevé Alexandre Boy, analyste en chef du cabinet Agritel.

Il notait d'ailleurs que le cours du blé restait neutre face à ces données.

Le maïs, lui, voyait sa production mondiale nettement revue à la hausse, à 1.053,7 Mt contre 1.049,2 Mt le mois dernier, une hausse imputable à l'Amérique du Sud dans son ensemble, le Mexique voyant sa production révisée d'un million de tonnes à 27 Mt, tout comme l'Argentine à 38,5 Mt. Le Brésil est pour sa part à +2 Mt, à 93,5 Mt.

"C'est plus que ce qu'on attendait", a noté Alexandre Boy, qui y voit un signal plutôt baissier pour les marchés, notamment en raison de la concurrence accrue pour les Etats-Unis, même si le stock de report n'a pas bougé chez ce grand producteur, "alors que le marché s'attendait à un alourdissement".

Le soja voit lui aussi ses projections de production assez nettement révisées à la hausse, à 346 Mt contre 340,7 Mt le mois dernier.

Le Brésil est comptable pour plus de la moitié de cette révision à la hausse avec +3 Mt à 111 Mt, une prévision de production plus historique que jamais, conforme avec ce qu'annoncent les organismes brésiliens.

Cette concurrence accrue à l'exportation pourrait pénaliser les prix, a estimé M. Boy, d'autant que les stocks de report augmentent presque autant que la production.

afp/rp