Londres (awp/afp) - Le sucre et le cacao ont reculé cette semaine, alors que des récoltes très élevées sont attendues chez les principaux producteurs, tandis que les prix du café sont restés stables.

Le sucre écrasé par le Brésil

Les cours du sucre ont touché leur plus bas niveau depuis dix mois jeudi, à 474,60 dollars la tonne de sucre blanc à Londres et à 16,58 cents la livre de sucre brut.

"Les marchés portent déjà toute leur attention sur le Brésil, où la nouvelle récolte qui va commencer est attendue à un niveau très élevé de plus de 35 millions de tonnes", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

"Les spéculateurs pèsent sur les prix. Ils sont nombreux à avoir parié sur une baisse des cours, et comme c'est la fin du mois et du trimestre, ils agissent pour avoir des bénéfices plus importants sur leurs comptes", a estimé Nick Penney, analyste chez Sucden.

Par ailleurs, le Brésil n'a pas adopté la nouvelle taxation sur l'essence qu'attendaient certains acteurs de marché et qui aurait fait grimper le prix de l'éthanol. Ainsi, les raffineurs ont privilégié la transformation en sucre à celle en éthanol, a expliqué l'analyste.

Le cacao ne parvient pas à rebondir

Le cacao, qui était légèrement remonté ces deux dernières semaines, est retombé pour s'approcher à nouveau de ses plus bas en plusieurs années.

"On se noie dans le cacao, non seulement cette saison, mais pour des années à venir... Enfin, c'est en tout cas ce que les marchés ont l'air de penser", ont résumé les analystes de Cocoanect, qui estiment pour leur part que les investisseurs sous-estiment la réactivité du marché du cacao.

"Comme toujours, la production ivoirienne aurait un effet déterminant sur le surplus final, et pour l'instant, même si 70% de la récolte est faite, il y a toujours des doutes sur le montant final, que nous estimons pour notre part inférieur aux 2 millions de tonnes évoqués par certains acteurs", ont-ils estimé.

"La Côte d'Ivoire comme le Ghana (les deux premiers producteurs mondiaux, NDLR) connaissent actuellement une météo clémente, avec des averses bienvenues en cette saison sèche et sans les vents extrêmes de l'Harmattan", vent du désert qui abîme les récoltes, a tempéré Jack Scoville, un analyste de Price Futures Group.

Le café reste stable

Si l'arabica a reculé lundi à son plus bas niveau depuis plus de deux mois, à 136,20 cents la livre à New York, les prix du café sont dans l'ensemble restés stable cette semaine.

"Il n'y a pas énormément d'achats d'investisseurs, et à ces niveaux-là, ce sont plutôt les torréfacteurs qui agissent sur les marchés", a jugé Jack Scoville.

"L'idée reste la même depuis le début de l'année: l'offre de robusta est insuffisante, et son prix a donc plus de chance de remonter", a-t-il ajouté.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mai valait 2.155 vendredi à 14H40 GMT, contre 2.148 dollars le vendredi précédent à 14H50 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mai valait 138,40 cents, contre 138,05 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mai valait 479,30 dollars, contre 503,00 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mai valait 16,94 cents, contre 17,79 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mai valait 1.680 livres sterling, contre 1.734 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.091 dollars, contre 2.152 dollars sept jours plus tôt.

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