Tokyo (awp/afp) - L'action de l'équipementier automobile japonais Takata, mis à mal par un retentissement scandale d'airbags, était suspendue jeudi matin à la Bourse de Tokyo, après des informations de presse sur un possible dépôt de bilan.

Début février, le comité externe instauré par Takata avait recommandé l'offre de Key Safety Systems, un groupe américain contrôlé par le chinois Ningbo Joyson Electronic, pour accompagner le processus de restructuration.

Depuis, les principaux créanciers de l'équipementier, dont Toyota et Honda, qui ont dû supporter le coût des millions de rappels de véhicules, ont mené des discussions avec ce potentiel investisseur pour trouver une issue à la crise.

Selon le quotidien économique Nikkei, la solution envisagée est la suivante: d'abord, un placement en faillite de Takata, puis le transfert des principales activités (airbags, ceintures de sécurité et sièges pour enfants) à une nouvelle compagnie, avec une aide financière de Key Safety de près de 200 milliards de yens (1,65 milliard d'euros au cours actuel).

Takata utiliserait les revenus de la vente pour rembourser une partie des charges liées aux rappels massifs (quelque 100 millions d'unités concernées dans le monde), avant une liquidation pure et simple.

Les constructeurs d'automobiles s'engageraient de leur côté à prendre en charge les dépenses occasionnées par de futurs rappels.

La famille fondatrice de Takata, dont le PDG Shigehisa Takada, qui détient 60% du groupe, avait dit rejeter l'option du dépôt de bilan qui rendrait selon lui difficile le maintien de la chaîne d'approvisionnement et perturberait donc la fourniture des airbags de remplacement. Mais Key Safety et les autres parties impliquées préfèrent un processus transparent, plutôt qu'une solution négociée à l'amiable dans un cadre privé, explique le Nikkei.

Selon les autorités américaines qui lui ont infligé une amende d'un milliard de dollars, la société nippone aurait, pendant plus d'une décennie, dissimulé l'existence d'un défaut majeur dans ses airbags, susceptibles d'exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager. Au moins seize décès, dont 11 aux Etats-Unis, sont associés à ce problème.

afp/rp