Telecom Italia perd 1,17% à 0,7625 euro et signe la plus forte baisse du FTSE MIB italien après la décision du gouvernement italien de recourir aux "pouvoirs spéciaux" qu'il détient dans la gestion de l'opérateur télécoms au motif que cette activité est considérée comme stratégique. A l'occasion de la conférence de presse qui a suivi le conseil des ministres, dont le principal point à l'ordre du jour était la présentation du budget 2018, le Premier ministre italien Gentiloni a ainsi indiqué qu'il avait signé un décret prévoyant de faire valoir ses prérogatives spéciales.

Les mesures précises liées à ces "golden powers" ne sont pas encore connues mais la présidence du Conseil italien a indiqué qu'un communiqué de presse allait être publié prochainement. En attendant, ni Telecom Italia ni Vivendi, sollicités par AOF, n'ont souhaité commenter cette décision.

Si l'on ne connait pas encore le détail des mesures décidées par Rome, elles pourraient aller jusqu'à un droit de veto sur des décisions prises par Telecom Italia. Quoiqu'il en soit, cette décision est une nouvelle étape dans le contentieux qui oppose Vivendi, actionnaire à 23,9% de Telecom Italia, aux autorités italiennes. Ces dernières s'inquiètent en effet de l'influence grandissante que prendrait le français dans la gestion de l'opérateur télécoms. Depuis cet été, Vivendi tient en effet la présidence de Telecom Italia - le président du Conseil d'administration est Arnaud de Puyfontaine, qui n'est autre que le président du Directoire de Vivendi - et la direction opérationnelle - Amos Genish est l'ancien "Mr Convergence" de Vivendi.

Outre le gouvernement, la Consob (autorité des marchés financiers italienne) se penche aussi sur le dossier Telecom Italia/Vivendi. Elle juge en effet que l'opérateur italien a manqué à son obligation de notifier un changement de contrôle. Or, Telecom Italia comme Vivendi estiment qu'il n'y a pas changement de contrôle mais que le groupe français y exerce des actions de "management et de coordination". Telecom Italia est passible d'une amende dans ce dossier.

Valeurs citées dans l'article : Telecom Italia, Vivendi