(Actualisé avec d'autres actifs financiers)

* Le Dow Jones a perdu 0,29%, le S&P 500 a reculé de 0,08% mais le Nasdaq a pris 0,19%.

* Sur la semaines, le Dow a céde 1,5%, le S&P 1,4% et le Nasdaq 1,2%

* Plus forte baisse hebdomadaire des trois indices depuis le début de l'année

* Le vote sur l'abrogation de l'Obamacare a été annulé, pas de nouveau texte en vue

par Lewis Krauskopf

NEW YORK, 24 mars (Reuters) - La Bourse de New York a fini sur une note indécise vendredi, ne réagissant guère à la décision de Donald Trump et des dirigeants républicains d'annuler le vote sur le projet de loi engageant l'abrogation de l'Obamacare, la nouvelle administration ratant ainsi son premier test législatif.

Les représentants américains ont infligé un cuisant camouflet à Donald Trump en refusant de lui accorder la majorité dont il avait besoin pour réformer le système de santé des Etats-Unis et abroger l'Obamacare, mesure dont il avait fait un de ses chevaux de bataille électoraux.

L'indice Dow Jones a cédé 0,29%, soit 59,86 points, à 20.596,72. Le S&P-500, plus large, a perdu 1,98 point, soit 0,08%, à 2.343,98. Mais le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 11,05 points (+0,19%) à 5.828,74.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a cédé 1,5%, le S&P 500 1,4% et le Nasdaq 1,2%, les trois indices accusant leur recul le plus marqué depuis le début de l'année.

Les investisseurs redoutent en effet de voir l'incapacité de Donald Trump d'annuler la réforme de l'assurance santé mise en place par son prédécesseur, échec qui se profilait depuis le début de la semaine, être de mauvais augure pour les autres promesses de l'homme d'affaires devenu président.

Ces craintes s'étaient surtout matérialisées mardi, Wall Street subissant ce jour-là son recul le plus marqué depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle du 8 novembre.

Après s'être inquiétés pendant des mois, avant le scrutin du 8 novembre, d'une victoire du magnat immobilier à l'élection présidentielle, les investisseurs ont ensuite applaudi des deux mains ses promesses de baisses des impôts, de dérégulation et de relance via des travaux d'infrastructure.

Malgré la baisse de cette semaine, le S&P 500, indice de référence des gérants de fonds, est encore en hausse de 9,6% depuis le cours de clôture du 8 novembre.

VERS UNE PREMIÈRE BAISSE MENSUELLE EN CINQ MOIS

Mais, depuis le début du mois, il accuse un repli de 0,83%, s'acheminant à ce stade vers un premier repli mensuel en cinq mois, signe que "l'effet Trump" sur les marchés actions est peut-être en train de s'estomper.

Plus tôt dans la semaine, certains intervenants de marché avaient dit que Wall Street chuterait bien davantage en cas d'échec de l'administration Trump sur l'assurance santé.

Selon plusieurs spécialistes, la réaction au bout du compte modérée du marché actions américain au revers de Donald Trump peut s'expliquer par le fait que ceci ouvrira peut-être la voie à une accélération de la mise en oeuvre d'une autre promesse électorale, autrement plus attrayante aux yeux des investisseurs, à savoir la baisse des impôts.

"Les intervenants de marché jugent positif que l'administration ne s'acharne pas dans une cause ingagnable. Cela veut dire qu'elle peut s'attaquer à d'autres sujets appréciés par le marché, comme la dérégulation et la baisse des impôts", a estimé Margaret Patel, gérante de portefeuille chez Wells Fargo Asset Management.

Le dollar, à l'instar de Wall Street, a fini presqu'inchangé face à un panier de devises internationales, après avoir touché en séance un creux de sept semaines.

Le surplace du billet vert a profité au pétrole, dont les cours ont gagné plus de 0,5% malgré les craintes persistantes concernant un excès de l'offre du marché.

L'or et les emprunts du Trésor, actifs recherchés par temps d'incertitudes, ont également fini stables.

Du côté des valeurs individuelles, le titre Micron Technology a bondi de 7,40% à 28,43 dollars, affichant la plus forte hausse du S&P 500, après que le fabricant de mémoires a fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

Les actions des gestionnaires d'hôpitaux, tels que Tenet Healtcre (+7,4%), ont fortement progressé après l'échec du démantèlement de l'Obamacare, qui aurait pu faire les bénéfices de ces groupes.

Quelque 6,2 milliards d'actions ont changé de mains, contre une moyenne quotidienne de 7,1 milliards au cours des 20 dernières séances. (Benoit Van Overstraeten pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Tenet Healthcare Corp, Micron Technology, Inc.