Née en 2015 du rachat de la branche espace de Zodiac Marine par le groupe Airstar, leader mondial des ballons éclairants dont elle est aujourd'hui l'une des filiales, Airstar Aerospace prévoit de réunir sur un même site de production une partie de son personnel basé en Isère, son siège actuel, et son unité industrielle d'Ayguevives, au sud-est de Toulouse.

Sous-traitante d'Airbus, de l'Agence spatiale européenne ou encore du Centre national d'études spatiales (Cnes), la société prévoit la construction d'un hangar de 40 mètres de haut dédié entre autres au programme Stratobus dans lequel Airstar Aeorospace est partenaire de Thalès Alenia Space.

Ce dirigeable autonome de 100 mètres de long, gonflé à l'hélium, évoluera à 20 kilomètres d’altitude environ, au-dessus de l’espace dédié au trafic aérien.

Alimenté en énergie solaire, il remplira des missions complémentaires à celle d'un satellite de télécommunications ou d'observation de la Terre pour la surveillance des frontières ou de sites, la sécurité militaire et le contrôle environnemental.

Ce projet de ballon stratosphérique dans lequel Airstar Aeropace est engagé depuis la prise de participation minoritaire opérée par Thalès Alenia Space en juin 2017, passe d'abord par la construction d'un premier prototype à échelle réduite.

MOINS CHER QUE DES SATELLITES

La production de ce démonstrateur devrait démarrer en 2019 pour un premier vol prévu en 2021.

"Airstar Aeropace fournira l'enveloppe équipée avec les systèmes d'attaches du nez, les ballonnets de montée et de descente, des éléments de régulation de pression et l'empennage", explique Alice Clech, chef de projet marketing et communication du groupe Airstar.

"Pour le projet Stratobus, il y a un verrou technologique à lever au niveau du textile de l'enveloppe. Notre innovation va résider dans un textile à la fois ultra-résistant et ultra-léger pour résister aux conditions extrêmes de la stratosphère", ajoute la porte-parole d'Airstar.

Le dirigeable sera lancé depuis la Terre et positionné pour une année au terme de laquelle il redescendra pour des opérations de maintenance avant de repartir.

"Il pourra accomplir des missions similaires à celle des satellites pour un coût moins élevé. Le fait qu'il puisse être réutilisé pour plusieurs missions est la base du modèle économique", précise Alice Clech.

Au-delà du projet Stratobus, Airstar Aerospace table aussi sur son activité liée aux ballons captifs.

Pour ces aérostats reliés au sol par des câbles en charge de la transmission des données, elle vise "le leadership européen". La société fait aussi partie des acteurs majeurs du projet AéroLifter, système hybride entre dirigeable et ballon captif dédié au débardage du bois en montagne et dont le premier vol pourrait intervenir en 2019.

Le fabriquant d'aérostats, qui a réalisé 4 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017, prévoit "une croissance à trois chiffres" d'ici cinq ans et de passer 50 salariés à une centaine de salariés.

(Johanna Decorse, édité par Yves Clarisse)