Zurich (awp) - Les exportations horlogères suisses ont retrouvé le chemin de la croissance en 2017, après deux années de repli, manquant de peu la barre des 20 mrd CHF. L'Asie a en particulier soutenu cette performance, générant la moitié des ventes du secteur.

"En 2018, les exportations devraient aussi évoluer de manière positive, à peu près dans le même ordre que l'année dernière", a indiqué mardi à AWP le président le Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH), Jean-Daniel Pasche. Selon ce dernier, "la Chine continuera à jouer rôle important".

Les perspectives conjoncturelles pour l'Europe étant bonnes, la fédération espère que les ventes dans cette région s'amélioreront, a relevé M. Pasche.

Le secteur compte notamment développer la vente et la communication via des canaux digitaux pour soutenir les recettes.

De fait, les exportations horlogères ont enregistré sur l'exercice écoulé une progression de 2,7% en termes nominaux (non corrigé des variations de prix) à 19,9 mrd CHF, après un important recul l'année précédente, a annoncé l'Administration fédérale des Douanes (AFD) dans ses statistiques mensuelles.

Alors que la croissance n'a été que modeste au premier semestre (+0,3%), la seconde partie d'année a été marquée par une nette accélération (+4,9%).

Sur le seul dernier trimestre de l'année écoulée, les ventes à l'international de montres helvétiques ont augmenté de 5,7% à 5,5 mrd CHF, a précisé l'AFD. Pour le mois de décembre uniquement, les exportations n'ont grappillé que 0,7% à 1,7 mrd CHF, malgré une basse de comparaison faible.

Les volumes exportés ont cependant cédé 4,3% à 24,3 mio de pièces l'année dernière. "Il s'agit du plus faible niveau depuis la crise de 2009", fait remarquer la FH.

REBOND DE LA CHINE

Par segment de prix, les montres inférieures à 200 CHF ont vu leurs exportations fondre de 8,5% en volume et 11,6% en valeur, alors que les autres gammes ont affiché une augmentation de 3% à 5% en valeur.

L'Asie (+4,8%) a partiellement retrouvé l'appétit pour les garde-temps helvétiques en 2017. Premier client étranger, Hong Kong a enregistré une hausse de 6% des exportations, alors que celles vers la Chine ont bondi de 18,8% et Singapour a progressé de 8,5%. Le Japon a par contre affiché un repli de 2,6%.

Deuxième client le plus important, les Etats-Unis ont affiché un repli des ventes de 4,4%. "Les Etats-Unis restent un énigme", a concédé le président de la FH.

La restructuration du secteur de la vente de détail en général et la progression des ventes en ligne pourraient expliquer cette contre-performance. Il se peut aussi que les clients américains commandent via des plateformes internet tierces et que leurs achats ne soient pas répertoriés dans les données du pays, a expliqué M. Pasche.

Par ailleurs, les exportations vers l'Europe (+2,6%) ont été mitigées. Alors qu'elles ont été stables vers l'Italie, elles ont baissé à destination de l'Allemagne (-2,2%) et de la France (-0,4%), mais ont progressé au Royaume-Uni (+7%). "Le Royaume-Uni occupe pour la première fois de l'histoire la meilleure place en Europe", a mis en exergue le responsable de la FH.

Ces annonces avaient un effet positif sur les valeurs horlogères à la Bourse suisse, A 11h55, le titre Swatch affichait ainsi la meilleure performance des valeurs vedettes du SMI et gagnait 2,9% à 415,10 CHF. Le groupe biennois a aussi publié ses résultats annuels. Richemont pour sa part prenait 1,4% à 89,82 CHF dans un indice SMI en hausse de 0,10%.

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