New York (awp/afp) - L'opérateur télécoms américain ATT (AT&T) est prêt à une bataille judiciaire avec les autorités américaines pour obtenir le feu vert à sa fusion avec le groupe de médias Time Warner, a déclaré jeudi son PDG.

Randall Stephenson a de nouveau écarté toute idée de vente de la chaîne d'informations CNN, réclamée par le département de la Justice (DoJ), selon des sources proches du dossier, pour donner son feu vert au rapprochement à 85,4 milliards de dollars.

"Nous travaillons sur cette transaction depuis un an. Nous sommes prêts désormais à intenter une action judiciaire", a déclaré le dirigeant lors d'une conférence à New York.

"Si nous devons aller en justice, le plus tôt serait le mieux", a-t-il ajouté, vraisemblablement agacé par le temps pris par le ministère de la Justice pour examiner l'opération.

Il a toutefois fait savoir que AT&T était toujours disposé à trouver un compromis avec le DOJ mais celui-ci ne comprendra pas la cession de CNN ni du bouquet de chaînes HBO.

A Wall Street, le titre AT&T a gagné 1,67% à 34 dollars, alors que Time Warner a perdu 1,63% à 87,06 dollars.

Depuis l'annonce en août 2016 de son intention de racheter Time Warner qui comprend également les studios Warner Bros, AT&T explique que cette transaction ne nuit pas à la concurrence puisqu'elle met sous le même toit des entreprises présentes dans deux secteurs de l'économie distincts.

L'opérateur veut créer un groupe capable de concurrencer Netflix, Amazon, Google et Facebook qui sont omniprésents désormais dans le paysage audiovisuel.

Mais le département de la Justice serait réticent à donner son blanc-seing et envisage de saisir les tribunaux pour faire valider un éventuel veto comme l'exige la loi américaine, selon des sources proches du dossier.

Le régulateur serait néanmoins disposé à approuver le rapprochement si AT&T acceptait de vendre soit Turner, la division télévision de Time Warner comprenant CNN, soit l'opérateur satellitaire DirecTV, ont dit mercredi ces mêmes sources.

Les dissensions entre le DoJ et AT&T ont éclaté mercredi sur la place publique.

Certains experts estiment que les exigences du régulateur ont des motivations politiques car lors de la campagne électorale, le président Donald Trump, mécontent de la couverture de CNN, qualifiée au passage de "fake news" (faux média), avait fait savoir que s'il était élu son administration s'opposerait à cette fusion.

afp/rp