PARIS, 21 mars (Reuters) - François Fillon a reçu 50.000 dollars, par le biais de sa société de conseil, d'un industriel libanais pour lui présenter le président russe Vladimir Poutine et le PDG de Total, selon Le Canard enchaîné à paraître mercredi.

Après les emplois d'attachés parlementaires de ses proches et l'affaire "des costumes", le candidat de la droite et du centre à la présidentielle est l'objet de nouvelles révélations au sujet de sa société de conseil, 2F conseil, créée en 2012.

Il aurait joué ce rôle d'intermédiaire le 19 juin 2015 à l'occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, précise l'hebdomadaire satirique.

Quelques jours auparavant, François Fillon, alors député de Paris, aurait signé un contrat avec la société de l'industriel libanais, dans lequel il s'engageait à lui présenter des dirigeants russes, algériens, gabonais, ivoiriens et français.

Il aurait finalement organisé à Saint-Pétersbourg une rencontre avec Vladimir Poutine puis dans la foulée avec le PDG de Total Patrick Pouyanné.

Outre la somme de 50.000 dollars, le contrat prévoyait un intéressement pour chaque marché conclu. Mais François Fillon n'a perçu aucune prime de résultat, selon le chargé de communication de l'industriel sollicité par Le Canard enchaîné.

L'hebdomadaire reconnaît que ces informations ne démentent pas les propos de François Fillon affirmant n'avoir jamais travaillé pour des sociétés russes, mais parle de "demi-mensonge" ou "demi-vérité".

L'entourage du candidat n'était pas joignable dans l'immédiat.

Lors d'une conférence de presse le 6 février, au début de l'affaire des emplois d'assistants parlementaires présumés accordés à son épouse et à ses enfants, François Fillon avait donné quelques noms de clients de sa société de conseil.

"La liste de mes clients ne comprend aucune entreprise russe, ni le gouvernement russe, ni aucun organisme de ce pays et toutes les conférences que j?ai données en Russie l?ont été à titre gratuit", avait-il dit.

Dans l'enquête sur les emplois présumés fictifs de sa famille, François Fillon a été mis en examen le 14 mars pour "détournement de fonds public", "complicité et recel de détournement de fonds publics", "complicité et recel d?abus de bien sociaux", et "manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique". (Gérard Bon, édité par Sophie Louet)