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ajoute visites à Nantes et Saint-Aignan-Granlieu

PARIS (awp/afp) - Le Premier ministre Edouard Philippe s'est rendu samedi en visite surprise à Notre-Dame des Landes, pour "voir et écouter", alors qu'il a bouclé vendredi une semaine de consultations à Matignon sur le projet d'aéroport nantais, avant une décision très sensible attendue d'ici la fin janvier.

A 10h il se trouvait à Nantes "pour une visite républicaine à la maire" Johanna Rolland, membre du Syndicat mixte aéroportuaire du Grand-Ouest favorable au nouvel aéroport.

Il devait encore se rendre à Saint-Aignan-Grandlieu, commune où se trouve une partie de l'aéroport actuel de Nantes-Atlantique, selon Matignon.

"Voir et écouter. A Notre-Dame des Landes", a tweeté le Premier ministre en début de matinée, accompagnant ce message de trois photos, dont une le montrant à la mairie du village et en conversation avec le maire Jean-Paul Naud.

Matignon n'avait donné aucune information avant cette visite, qui intervient au lendemain d'une rencontre parisienne entre le Premier ministre et le Syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest, regroupant les élus des 20 collectivités impliquées dans le projet de transfert de l'aéroport de Nantes dans les bocages de Notre-Dame-des-Landes.

Matignon a précisé dans la matinée que "après avoir reçu l'ensemble des élus à Matignon le Premier ministre a décidé de se rendre sur les communes qui seront concernées par la décision. C'est important pour lui de voir et d'aller sur les lieux pour mieux comprendre"

Pour sa part, M. Naud, qui avait été invité à Matignon le 4 janvier dans le cadre des consultations avant la décision, est opposé au projet d'aéroport, et plaide pour que la ZAD devienne une "zone d'agriculture protégée". "Je pense que la décision n'est pas complètement prise", a-t-il déclaré samedi sur BFMTV.

Depuis le 4 janvier, le Premier ministre a successivement rencontré les grands élus (parlementaires, maires, présidents de conseils départementaux...) de Loire-Atlantique, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan, du Maine-et-Loire, de Mayenne et de Vendée, dans le contexte nouveau des conclusions du rapport des trois médiateurs nommés par Edouard Philippe.

Ce dernier a conclu en décembre que la construction de Notre-Dame-des-Landes et l'agrandissement de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique étaient deux options "raisonnablement envisageables", remettant ainsi en selle la seconde possibilité, longtemps écartée sous le quinquennat Hollande.

L'immense majorité des élus se sont accordés à réclamer une expulsion de la Zad, même si certains, comme le député LREM Matthieu Orphelin, suggèrent de ne pas mener d'"évacuation violente" et de lancer un projet d'"agriculture durable et de biodiversité" qui évoque l'expérience du Larzac.

En revanche, les membres du syndicat mixte aéroportuaire ont présenté leurs arguments pour tenter d'emporter le feu vert définitif de l'exécutif à un projet quinquagénaire qu,i selon eux, "n'a pas d'alternative" et dont l'abandon serait "une non-décision" foulant aux pieds le référendum local de 2016.

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