Le secteur des jeux vidéo connaîtrait un âge d’or, selon un analyste. Ubisoft en profite, mais il bénéficie aussi de la transformation de son business model, plus rentable et plus récurrent. La société a ainsi présenté des résultats annuels record, ce qui permet à son titre d’évoluer sur de nouveaux plus hauts historiques en progression de 5,42% à 89,14 euros. Sur l’exercice 2017-2018, clos fin mars, Ubisoft a vu son résultat opérationnel courant bondir de 26,2% à 300,1 millions d’euros, dépassant nettement l’objectif de la direction, 270 millions d’euros et le consensus de 280 millions.

Le groupe a bénéficié du dynamisme de son activité, ses revenus ayant progressé de 18,6% (+22,9% à taux de change constants) à 1,732 milliard d'euros. Ils ont été soutenu par le retour réussi de la franchise Assassin's Creed, le succès de Far Cry 5 et de la bonne performance du back-catalogue.

Le concurrent d'Activision Blizzard a ainsi affiché une rentabilité opérationnelle record de 17,3% contre 16,3% en 2016-17.

Cette performance est la conséquence de la transformation réussie de son business model, marquée en particulier par la hausse de la digitalisation. Le revenu digital, mieux margé, a représenté 58% du chiffre d'affaires total par rapport à 50% un an plus tôt. L'activité est aussi plus récurrente, le back-catalogue a pesé pour 47,7% du chiffre d'affaires total par rapport à 44,5% sur l'exercice 2016-2017.

Ce changement de business model a aussi permis à Ubisoft de confirmer ses objectifs pour l'exercice 2018-19 en débit du décalage sur l'exercice suivant du jeu Skull & Bones. Elle vise résultat opérationnel courant d'environ 440 millions d'euros et 300 millions d'euros de free cash flow.

Ces bons résultats ont poussé plusieurs bureaux d'études à relever leur objectif de cours : LCM, qui évoque un âge d'or pour le secteur, a relevé le sien de 91 euros à 100 euros et confirmé sa recommandation d'Achat, tandis qu'Oddo BHF a porté le sien de 60 euros à 75 euros. Il reste cependant Neutre sur la valeur. Même s'il est impressionné par la dynamique des résultats, la valorisation lui paraît particulièrement tendue, notamment par rapport aux principaux concurrents américains.