Zurich (awp) - Le fonds souverain de Singapour GIC a annoncé mardi s'être délesté à perte de près de la moitié de sa participation dans UBS, l'un de ses deux investissements majeurs réalisés au début de la crise financière, confirmant une annonce effectuée la veille par la grande banque. Suite à la revente, la participation au capital est passée de 5,1% à 2,7%, a précisé GIC dans son communiqué.

Lundi soir, UBS a annoncé que GIC souhaitait en effet revendre 93 mio de titres via une procédure accélérée de placement auprès d'investisseurs institutionnels, correspondant à 2,4% de son capital-actions et ses droits de vote. Les titres ont été placés pour 16,10 CHF chacun.

UBS et d'autres grandes banques avaient bénéficié d'injections massives de capital de toute une série d'investisseurs comme GIC au moment de la crise financière déclenchée par l'éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis.

Fin 2007, GIC avait ainsi injecté 11 mrd CHF dans UBS sous forme d'un emprunt convertible après des correctifs de valeurs de plusieurs milliards accusés par la banque. Sa participation s'élevait alors à 9%. En 2008, le prix de conversion a été fixé à 48,07 CHF, alors qu'à l'origine, il devait être compris entre 51,48 et 62,92 CHF.

Dans le contexte de crise, GIC avait également injecté 6,9 mrd USD dans l'américain Citigroup, une participation qui a, contrairement à UBS, obtenu un retour positif, a précisé le fonds. Au final la situation particulière était à la fois source de risques et d'opportunités.

Dans un communiqué, GIC se dit "déçu" par ses pertes mais insiste sur le fait qu'ensemble les deux investissements dans UBS et Citigroup ont obtenu un retour positif.

"GIC a réalisé cette vente malgré les pertes, car les conditions ont changé de manière fondamentale depuis l'investissement dans UBS en février 2008, de la même façon que la stratégie et les domaines d'activité de la banque ont changé", a déclaré le directeur général du fonds singapourien Lim Chow Kiat. Ce dernier souhaite redéployer ses ressources ailleurs.

Si l'étendue des pertes n'a pas été révélée, le portail financier "Inside Paradenplatz" l'a néanmoins évaluée à 3,8 mrd CHF.

Fondamentalement, la décision de GIC n'a pas d'influence sur UBS, souligne la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un commentaire. Toutefois, le retrait de cet investisseur de référence est un nouvel indice indiquant que le potentiel de hausse est limitée. Bien que les résultats du premier trimestre se soient révélés au-delà de ses attentes, la ZKB ne croit pas que la banque puisse générer des annonces positives au niveau de l'évolution des coûts.

Vers 10h40, UBS lâchait 2,0% à 16,28 CHF après un plus-bas du jour à 16,20 CHF. Le SMI perdait quant à lui 0,10%.

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