Zurich (awp) - La grande banque UBS a connu un premier trimestre très fructueux et dépassant de manière générale les attentes. Les unités de banque d'affaires et de gestion de fortune globale ont tenu le choc face à des conditions difficiles, tandis que la collecte d'argent s'est avérée positive. La division gestion de fortune Amériques a déçu les attentes. La direction conserve son optimisme pour 2017.

Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net s'est envolé de près de 80% sur un an, à 1,27 mrd CHF. Toutes les divisions et les régions ont contribué à l'amélioration de la performance, indique la grande banque vendredi. Le numéro un bancaire helvétique a bénéficié en début d'année de l'embellie du moral des investisseurs et de l'activité des clients.

Lors du premier partiel, UBS a dégagé un bénéfice avant impôts de 1,69 mrd CHF, soit une progression de 73%. Ajusté des coûts juridiques et de restructuration, cet indicateur s'est envolé de 42% à 1,93 mrd CHF.

Le produit d'exploitation s'est étoffé de 10,2% à 7,53 mrd CHF, tandis que les charges ont quasiment stagné (-0,2%) à 5,84 mrd. Le ratio coûts/revenus affiche une amélioration de 8,1 points de pourcentage à 77,6%. Le rendement des fonds propres a bondi de près de 5 points à 10,9%.

Dans le détail, la division de gestion de fortune dévolue au continent américain (WM Americas) a amélioré son bénéfice avant impôts ajusté de 43% à 301 mio CHF. L'accent a été mis davantage sur la rétention de clients que l'acquisition, a expliqué en conférence le directeur financier (CFO) Kirt Gardner. Les activités de gestion de patrimoine pour le reste du monde (WM) ont vu leur résultat grimper de 17% à 639 mio CHF.

La marge nette pour l'ensemble des activités de gestion de fortune a grappillé 2 points de base (pb) pour atteindre 20 pb.

MARGES BRUTES SOUS PRESSION

Les marges brutes demeurent sous pression en raison d'un contexte peu favorable, notamment la régulation et les taux négatif. L'objectif de 95 à 105 points de base paraît ainsi hors d'atteinte. Au premier trimestre, UBS a dégagé une marge brute de 75 pb (WM 77, WMA 73), contre 81 pb douze mois auparavant.

La banque d'affaires (Investment Banking) a vu son résultat avant impôts ajusté progresser de quelque 90% à 480 mio CHF. L'unité P&C Banking a inscrit un bénéfice avant impôts ajusté de 418 mio CHF, en hausse de 4,8%.

De janvier à mars, les afflux d'argent frais dans la gestion de fortune ont atteint 20,5 mrd CHF, pour des entrées nettes de 3,9 mrd à l'échelle du groupe. Les activités de gestion transfrontalière en Europe ont accusé des sorties à hauteur de 1,4 mrd CHF.

La masse sous gestion s'est bonifiée de 4,0% en trois mois à 2934 mrd CHF. Au quatrième trimestre 2016, la grande banque avait subi des reflux nets de 1,1 mrd CHF.

La capitalisation affiche également une amélioration. Le ratio de fonds propres durs a grappillé 0,1 point de pourcentage par rapport à fin décembre pour se fixer à 14,1%. Une augmentation similaire est constatée pour le ratio de levier, à 3,6%. M. Gardner a précisé que l'objectif visé pour cet indicateur sera atteint en 2020.

UBS dépasse assez largement les prévisions du consensus AWP en termes de profits, de recettes, de résultats de certaines divisions et de capitalisation. Les exceptions sont à chercher dans la gestion de fortune. WM est peu ou prou dans la cible tandis que WM Americas déçoit totalement les attentes.

OBJECTIFS D'ÉCONOMIE RÉALISABLES

Les frais de restructuration au premier trimestre ont atteint 243 mio CHF, contre 372 mio la période précédente. Par rapport à 2013, la banque aux trois clés a abaissé sa base de coûts de 1,7 mrd CHF. L'objectif consiste toujours d'atteindre des économies totales 2,1 mrd à fin 2017.

Pour l'exercice en cours, UBS ne fournit aucune prévision chiffrée mais affirme être "bien positionnée" pour faire face aux défis.

L'ensemble des analystes reconnaissent la solidité de la copie rendue par UBS. Certains se limitent à la performance et d'autres cherchent la petite bête. Baader Helvea fait partie de la première catégorie au même titre que Vontobel, qui oppose les résultats décevants de Credit Suisse et ceux - bien meilleurs - d'UBS dans la gestion de fortune.

Bernstein livre un commentaire plus mitigé, regrettant le niveau des afflux nets dans la région Amériques, le plus faible depuis sept ans. La division WMA fait également partie des points négatifs relevés par Deutsche Bank. L'établissement allemand émet également des réserves quant aux prévisions "mitigées" présentées par UBS.

A la Bourse, l'action UBS a terminé en hausse de 2,10% à 17,00 CHF, dans un SMI en repli de 0,36%.

fr/jh/buc