Zurich (awp) - La banque UBS a enregistré au deuxième trimestre un bénéfice net en hausse de 13,6% à 1,17 mrd CHF, dépassant les attentes des analystes. Les entrées nettes d'argent nouveau dans la gestion de fortune, coeur de métier du groupe, se sont établies à 7,5 mrd. La direction a confirmé vendredi les principaux objectifs annuels, notamment au niveau des économies visées.

Le résultat avant impôts du groupe a progressé de 0,9% à 1,5 mrd CHF, alors que le produit d'exploitation s'est contracté de 1,8% à 7,27 mrd entre avril et juin, a précisé la banque aux trois clés dans un communiqué. Les charges d'exploitation se sont amenuisées de 2,5% à 5,77 mrd.

UBS a dépassé les attentes à tous les niveaux. Les analystes interrogés par AWP s'attendaient en effet à un profit net de seulement 938 mio CHF et un résultat avant impôts de 1,34 mrd. Les recettes étaient quant à elles anticipées à 7,24 mrd.

L'établissement zurichois s'est fixé pour but d'atteindre 2,1 mrd d'économies d'ici la fin de l'année, dont 1,8 mrd ont été réalisées fin juin. Au niveau des fonds propres durs (CET 1, pleinement appliqué), le groupe vise un ratio d'"au moins" 13% et a atteint 13,5% au terme de la période sous revue, soit 0,7 point de pourcentage de moins qu'il y a un an.

Les autres objectifs, notamment au niveau des actifs pondérés des risques (RWA), ont également été confirmés. Ces derniers ont augmenté au deuxième trimestre de 15 mrd à 237 mrd, notamment en raison de "changements de méthodologie".

AFFLUX ET REFLUX

"Compte tenu des conditions de marché, les résultats du deuxième trimestre ont été très bons et ont contribué à un premier semestre solide", s'est félicité le directeur général (CEO) Sergio Ermotti, cité dans le communiqué.

Selon l'établissement du Paradeplatz, "l'amélioration du moral des investisseurs et le renforcement de leur confiance se sont traduits par une amélioration du niveau d'activité des clients dans la gestion de fortune". Mais la faible volatilité des marchés ainsi que des "facteurs saisonniers" pourraient affecter l'activité des clients.

Dans le coeur de métier du groupe, la gestion de fortune a enregistré un bénéfice avant impôts en hausse de 12,4% à 582 mio CHF. La division a profité d'afflux nets d'argent nouveau de 13,7 mrd CHF, contre seulement 6,0 mrd au deuxième trimestre 2016. Les marges nettes se sont également redressées de 1 à 27 points de base.

Par répartition géographique, l'Asie-Pacifique a enregistré des afflux en hausse de 2,8 à 9,6 mrd, tandis que l'Europe est retournée en territoire positif à 0,6 mrd après des reflux de 0,5 mrd un an auparavant. En Suisse, les entrées d'argent nouveau ont reculé de 0,6 à 1,6 mrd.

L'unité de gestion de fortune dédiée aux Amériques a quant à elle dégagé un résultat opérationnel de 297 mio, un bond de 25,3%. Ce segment a cependant enregistré des entrées nettes de liquidités négatives de 6,4 mrd USD, en raison notamment de sorties de fonds de 3,3 mrd liées notamment aux impôts. Il y a un an, les afflux nets s'étaient élevés à 2,4 mrd. La marge nette est restée stable à 11 points de base.

Dans la banque d'affaires, le bénéfice avant impôts s'est envolé de 58,8% à 451 mio CHF.

UBS n'a apporté aucune précision au niveau des litiges, notamment en France. La justice française a renvoyé devant le tribunal correctionnel le groupe et sa filiale hexagonale pour avoir mis en place un vaste système de fraude fiscale. Dans leur ordonnance du 17 mars, les magistrats ordonnent que la banque aux trois clés soit jugée pour "démarchage bancaire illégal" ainsi que "blanchiment aggravé de fraude fiscale" et sa filiale française pour "complicité". La banque entend "défendre fermement sa position".

Les provisions pour litiges se sont élevées à 2,45 mrd fin juin, en baisse de 472 mio par rapport à fin mars.

al/fr