Petite déception pour Valeo qui a annoncé hier ses chiffres de croissance du premier trimestre 2018 : le chiffre d’affaires s’élève à 4,9 milliards d’euros, soit une progression de 3%,dont 1% à périmètre et taux de change constants. Les analystes tablaient quant à eux sur une augmentation plus optimiste de 4%. Le cours de l’action en a fortement pâti à l'ouverture en cédant 3%, avant de repartir en territoire positif.

Des difficultés conjoncturelles
 
Cet écart provient essentiellement de la montée en puissance de l’euro par rapport aux autres devises, puisqu’elle est responsable d’une chute de 5,4% de la croissance de ce trimestre. Le chiffre d’affaires a également été impacté par la baisse des ventes du constructeur Hyundai en Chine, ainsi que par le repli du marché américain.


Comparaison entre l'action Valeo et l'Euro Stoxx du secteur automobile sur 10 ans et sur 1 an

Depuis un an, l’équipementier est à la peine dans son secteur. Il sous performe le STOXX 600 automobile et l’écart ne fait qu’augmenter : -16% pour Valeo contre +10% pour le secteur automobile européen par rapport au mois d’avril 2017. Pour autant, il faut rappeler que Valeo affiche l'une des meilleures performances du SBF120 sur 10 ans, avec une ascension vertigineuse de plus de 500%. Son ancien statut de premier de la classe lui a valu une sévère sanction lorsque les résultats ont commencé à decevoir et la confiance des investisseurs en a été dégradée. 

Les deux cabinets d’analystes Jefferies et Oddo BHF campent ce matin sur leur position neutre, avec des objectifs de cours abaissés respectivement à 57 et 63 EUR.

Et ensuite ?

Le PDG de Valeo Jacques Aschenbroich s'est employé à rassurer les investisseurs en plaçant la barre assez haut pour les futures publications : « notre croissance organique connaîtra une forte accélération au cours du reste de l’année, à un niveau compris entre 5 et 6% au 2ème trimestre, et d’environ 7% au 2ème semestre ». A l'entendre, le bilan n’est pas si sombre, d’autant qu'une croissance à deux chiffres est anticipée pour l’année 2019. Mais les analystes attendent de voir pour croire : l'entreprise doit à nouveau se montrer à la hauteur de ses ambitions pour redorer son blason et recréer le lien de confiance avec la communauté financière.