Strasbourg (awp/afp) - Quatre sidérurgistes européens se sont déclarés candidats à la reprise d'Ascométal, le fabricant français d'aciers spéciaux employant 1.400 salariés en redressement judiciaire, a-t-on appris vendredi de source syndicale.

L'anglais Liberty, le suisse Schmolz&Bickenbach et l'espagnol Sidenor ont déposé une offre de reprise cette semaine et l'Italien Beltrame a remis une lettre d'intention, a indiqué le syndicat CGT d'Ascométal.

Le courrier de Beltrame devrait "se matérialiser par le dépôt d'une offre début janvier", a expliqué à l'AFP un porte-parole d'Ascométal.

Présentées vendredi lors d'un comité central d'entreprise (CCE) à Paris, les offres portent sur des périmètres très variés, de quelques sites à l'ensemble du groupe, mais elles "restent trop floues sur l'emploi" et "très incomplètes sur d'autres points, notamment leur financement", a relevé Maurice Del Gottardo, secrétaire (CGT) du CCE.

Liberty est le seul, à ce stade, à vouloir reprendre tous les sites industriels - Hagondange (Moselle) également siège social, Les Dunes près de Dunkerque (Nord), Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Custines (Meurthe-et-Moselle) et Le Marais à Saint-Etienne (Loire) - en y investissant 100 millions d'euros sur cinq ans, sans toutefois conserver l'intégralité de leurs outils, selon le compte-rendu du CCE rédigé par la CGT et transmis à l'AFP.

Schmolz&Bickenbach a pour sa part exclu Fos-sur-Mer (près de 400 emplois) de son offre actuelle. Mardi, ce groupe avait annoncé mardi présenter une offre d'un montant de 135 millions d'euros, dont 64 millions d'euros d'investissements industriels.

Sidenor ne retient que les usines de parachèvement de Custines et du Marais, soit environ 140 emplois cumulés, tandis que Beltrame n'a pas encore détaillé ses intentions, se bornant à se déclarer "prêt à déposer une offre de reprise partielle ou globale", selon la CGT.

Détenu par un groupement d'investisseurs majoritairement français, Ascométal a été placé en redressement judiciaire le 22 novembre dernier par le tribunal de grande instance (TGI) de Strasbourg. En difficultés financières, il est confronté à la concurrence de la Chine et à la baisse de marchés-clés comme l'industrie pétrolière.

Il "vise" une décision du TGI "fin janvier", échéance avant laquelle "la direction et les administrateurs judiciaires vont travailler à améliorer" les offres, a indiqué le porte-parole. Le groupe "privilégie un schéma de reprise globale", mais "le critère social, la qualité industrielle des dossiers et leur solidité financière" entreront aussi en ligne de compte, a précisé le porte-parole.

Ascométal détient également avec Vallourec l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord, environ 300 salariés). Seul Liberty l'inclut dans sa reprise, au détriment de l'aciérie Ascométal d'Hagondange qui fermerait dans deux ans, a relevé la CGT.

afp/al