PARIS (awp/afp) - Epinglée par la Chambre régionale des comptes d'Ile-de-France pour un "dérapage" des coûts, ces dernières années, de sa gestion de l'eau dans 150 communes, Veolia affirme vendredi respecter les plafonds définis par contrat pour sa rémunération.

La veille, la Chambre avait pointé dans un rapport, la rémunération de Veolia, passée de "7 millions d'euros en 2011 à plus de 20 millions d'euros à partir de 2014". Celle-ci "s'éloigne d'année en année de l'équilibre économique" défini en 2010, à savoir un maximum de 7 millions d'euros, a-t-elle souligné.

Mais pour le groupe, cette augmentation de la rémunération traduit la "performance" de sa gestion, "à laquelle le contrat l'incite", dit-il dans un commniqué.

Car cette rémunération est "basée notamment sur la performance délivrée et sur les gains de productivité réalisés, et n'+impacte+ aucunement le prix de l'eau payé par les usagers", fait valoir Veolia.

"En témoigne, la baisse de 21% du prix du m3 d'eau potable entre 2010 et 2017", en vertu d'un "dispositif d'intéressement du délégataire".

Pour Veolia, "le plafond de 7 millions d'euros" auquel la Chambre se réfère, "ne figure pas au contrat". "La rémunération contractuelle de Veolia est plafonnée à 9% du produit des ventes d'eau", dit le groupe, ce qui "correspond même à plus de 20 millions d'euros".

En ce qui concerne les "frais de siège" perçus par le gestionnaire de l'eau - 7 millions d'euros annuels "non justifiés" selon la Chambre - ils sont "forfaitaires conformément au contrat, de 2,9% du produit des ventes d'eau", fait valoir Veolia.

Epinglé en outre pour ne pas avoir intégré dans l'actualisation du prix de l'eau les baisses de charges dont il a bénéficié grâce au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), le groupe se défend en affirmant que ce dispositif est "destiné à restaurer la compétitivité" des entreprises.

"L'augmentation de l'impôt est à la charge du délégataire, il est donc normal que la baisse ou le crédit d'impôt puisse être à son bénéfice", plaide-t-il.

L'approvisionnement en eau potable et l'assainissement de quelque 150 communes d'Ile-de-France, représentant plus de 4 millions d'usagers, sont gérés par le Sedif, qui a délégué ce service à Veolia (ex-Compagnie générale des eaux) depuis 1923.

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