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ajoute réaction Veolia, président de l'association

RENNES (awp/afp) - La concession de la gestion de la plage de La Baule accordée par la préfecture de Loire-Atlantique à Veolia provoque un tollé chez les commerçants implantés sur la grève, qui dénoncent une "privatisation", a-t-on appris samedi.

Selon une source proche de la mairie, qui souhaite garder l'anonymat, la préfecture de Loire-Atlantique a signé mi-décembre un contrat autorisant pendant 12 ans Veolia à gérer les 5,4 km de plage de La Baule, où se trouvent 35 établissements (restaurants, clubs de loisirs, écoles de voile), moyennant une redevance de 150.000 euros puis de 177.000 euros. La mission du groupe: rénover les accès de la plage, entretenir cette dernière ainsi que les sanitaires, et assurer la gestion des 35 établissements, dont 19 restaurants maximum.

Cette décision découle de l'arrêté de catastrophe naturelle pris début 2014 par l'État après les intempéries qui ont détérioré les établissements côtiers pour faire jouer leurs assurances. "L'État indemnise mais souhaite en contrepartie que les établissements respectent le +décret plage+ de 2006", explique la source proche de la mairie.

Le "décret plage" impose qu'à chaque renouvellement de concession, les installations soient démontables et que l'espace commercial ne dépasse pas 20% de la longueur et de la surface, à mi-marée, d'une plage naturelle.

Sollicitée par l'État, la mairie a refusé la délégation de service public l'autorisant à exploiter la plage, contrairement à sa voisine Pornichet. Cette décision est motivée par la "lourdeur administrative" de la tâche, selon la source précitée, compte tenu notamment de la taille de la plage.

Mais les professionnels, qui réalisent 8,5 millions d'euros de chiffres d'affaires et emploient 30 à 50 permanents et 500 saisonniers, dénoncent eux une "privatisation".

Pour Loïc Durand-Raucher, président de l'association "La plage, coeur de La Baule", qui représente les établissements, les redevances vont "plus que doubler", passant de "380.000 euros aujourd'hui à 805.000 la quatrième année". "Pour les petits commerçants, elle sera même multipliée par trois, ce qui met en cause leur existence", prévient-il.

"Dans les appels d'offres, Veolia nous demande d'intégrer des lots de dimension plus importante, avec des structures qui vont quasiment jusqu'à l'eau, doublant les espaces de plage privatifs", souligne le restaurateur Nicolas Appert, qui dénonce aussi l'obligation de démolir les structures en dur. "On devient des franchisés Veolia, non seulement nous devons assumer le coût de la démolition mais les bâtiments vont être uniformisés, on va perdre notre identité", tonne M. Appert.

Mais Veolia affirme qu'il "ne privatise en aucun cas la plage". "Le projet que nous portons a pour ambition de faire de la plage de La Baule une plage durable, plus respectueuse de l'environnement ", souligne Guénaël Gragnic, de Veolia Eau.

Il confirme que la surface des lots va augmenter mais précise que la durée des autorisations accordées sera de 12 ans. Il souligne aussi qu"il n'y aura pas doublement de la redevance, sauf cas particulier".

La mise en service doit intervenir au printemps 2018.

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