Veolia Environnement : confiant pour 2018 après une année 2017 meilleure que prévu

(Actualisation: commentaires du PDG sur le Gabon et Transdev, précision sur la croissance du quatrième trimestre)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de services aux collectivités Veolia Environnement a confirmé jeudi l'ensemble de ses objectifs financiers pour 2018 et 2019, après avoir enregistré une croissance soutenue de son chiffre d'affaires en 2017.

Le mois dernier, le groupe avait déjà réaffirmé ses objectifs à la suite de l'avertissement sur bénéfices lancé par son concurrent Suez, dont le titre a depuis chuté de plus de 20%.

"Les difficultés envisagées en début d'exercice ont été rapidement maîtrisées et compensées", a commenté le PDG de Veolia, Antoine Frérot, lors d'une conférence téléphonique. "La relance commerciale engagée il y a un an a permis d'accélérer la croissance", a-t-il ajouté, précisant que Veolia abordait 2018 "à pleine vitesse".

A 12h, l'action Veolia gagnait 0,5%, à 19,66 euros.

Le groupe vise pour l'année en cours une nouvelle croissance de son chiffre d'affaires ainsi qu'une hausse de son Ebitda supérieure à celle de 2017, à taux de change constants, au moyen notamment de réductions de coûts supérieures à 300 millions d'euros. En 2019, Veolia espère retirer le "plein effet" de ces mesures d'économies avec un Ebitda attendu entre 3,3 et 3,5 milliards d'euros, hors normes IFRIC 12, soit entre 3,5 milliards et 3,7 milliards d'euros y compris IFRIC 12. Le groupe a également réitéré son engagement de faire croître son dividende "en ligne avec la croissance du résultat net courant".

Au cours de l'exercice écoulé, le groupe spécialisé dans le traitement de l'eau et des déchets a dégagé un résultat net de 402 millions d'euros, en hausse de 7,5% à taux de change constants. De son côté, le résultat net courant part du groupe, qui ne tient pas en compte de certains produits ou charges exceptionnels, a crû de 6,1% à 623 millions d'euros.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) s'est inscrit à 3,28 milliards d'euros, en hausse de 2,7% à taux de change constants. Veolia a également fait état d'un chiffre d'affaires de 25,12 milliards d'euros, en hausse de 3,9% en données publiées et de 4,9% à changes constants. Le groupe tablait en novembre sur "une stabilité ou une croissance modérée de son Ebitda" et "un redémarrage de son chiffre d'affaires" en 2017. Au quatrième trimestre, la croissance a atteint 6,3% à taux de change constants, en accélération par rapport aux trimestres précédents, a précisé Veolia dans son communiqué.

Selon FactSet, les analystes financiers tablaient en moyenne sur un résultat net courant de 580 millions d'euros, un Ebitda de 3,13 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 24,93 milliards d'euros.

Les réductions de coûts sur l'ensemble de l'année écoulée ont atteint 255 millions euros alors que Veolia anticipait un montant de 250 millions d'euros. A la fin décembre 2017, l'endettement net de Veolia s'inscrivait à 7,84 milliards d'euros, contre 7,81 milliards fin 2016, soit un levier d'endettement de 2,4 fois l'Ebitda, stable.

Veolia proposera au titre de 2017 un dividende de 0,84 euro par action, contre 0,80 euro au titre de 2016.

Moins de litiges en vue

Lors la conférence de presse, Antoine Frérot a déploré les mesures prises à l'encontre de sa filiale au Gabon, dont le contrat de concession a été résilié et les installations réquisitionnées. Le groupe "engagera toutes les actions judiciaires pour obtenir réparation de cette spoliation, jusque et y compris devant la juridiction internationale du Cirdi [Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements]", a indiqué le PDG. Ce contrat avait été renouvelé en mars 2017 pour une durée de cinq ans. Sa rupture entraînera des conséquences "modérées" pour Veolia, les activités gabonaises représentant 1% du chiffre d'affaires du groupe et 2% de son Ebitda, a toutefois précisé Antoine Frérot. En dehors de ce litige, "nous n'anticipons pas trop de difficultés contractuelles comme nous l'anticipions l'année dernière à la même époque", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le PDG a indiqué que Veolia solderait cette année sa participation dans son ex-filiale Transdev, en vertu d'un accord conclu fin 2016 avec la Caisse des Dépôts. Cette dernière s'est en effet engagée à racheter la part de 30% encore détenue par Veolia d'ici au 31 décembre, si elle ne trouve aucun repreneur. Cette cession générera un produit d'au moins 330 millions d'euros pour Veolia, qui pourrait n'être comptabilisé que début 2019, a précisé le PDG.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV - LBO

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