PARIS (Agefi-Dow Jones)--Elliott Advisors a dénoncé vendredi dans un communiqué la démission des représentants de Vivendi au conseil d'administration de Telecom Italia, que le fonds activiste présente comme une manoeuvre intéressée du conglomérat de médias au détriment du droit des actionnaires minoritaires.

Vivendi a indiqué jeudi soir que "devant la tentative de démantèlement de Telecom Italia menée par Elliott Management, hedge fund bien connu pour ses initiatives court-termistes", ses trois représentants au conseil d'administration de l'opérateur transalpin avaient "décidé de remettre leur mandat au vote des actionnaires".

Cinq autres administrateurs ayant également souhaité remettre leur mandat, une majorité des membres du conseil sont démissionnaires, entraînant donc la convocation d'une assemblée générale "afin de permettre aux actionnaires de [Telecom Italia] de voter pour les administrateurs qu'ils souhaitent et la politique à mener", a ajouté Vivendi. Cette assemblée générale se tiendra le 4 mai, a de son côté annoncé Telecom Italia.

Dans un communiqué en réponse, Elliott ne se dit "pas surpris" de ces démissions étant donné l'envergure qu'a prise sa campagne "pour améliorer tant la performance que la gouvernance de Telecom Italia". "Incapable d'avancer des arguments valables, les [membres concernés du conseil ont] tout simplement abandonné leur poste pour gagner du temps". Elliott considère cette action comme "cynique et intéressée, dans la mesure où elle retarde la capacité des actionnaires de Telecom Italia à faire entendre leur voix lors de la prochaine assemblée générale annuelle". L'AG de l'opérateur télécoms était jusque-là prévue le 24 avril.

Elliott considère que cette décision bafoue les droits des actionnaires minoritaires de Telecom Italia et illustre "le mépris persistant des meilleures pratiques de gouvernance" au sein de l'entreprise.

Vis-à-vis des accusations de court-termisme de Vivendi, Elliott met enfin en avant ses "quarante années d'expérience en matière de création de valeur et ses engagements à long terme pour exposer la mauvaise gouvernance". Le fonds souligne par ailleurs qu'il a commencé à investir dans Telecom Italia en 1999, "bien avant que Vivendi ne devienne actionnaire de la société".

L'action Vivendi cédait 0,8% à 20,97 euros vendredi matin, tandis que Telecom Italia gagnait 0,3% à 0,78 euro à Milan.

-Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 93; gbayre@agefi.fr ed : LBO

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia