New York (awp/afp) - Le prix du pétrole a baissé mardi, sous la pression d'une hausse de la production de brut aux Etats-Unis et de la prudence de l'Agence internationale de l'Energie sur les perspectives de demande d'or noir dans le monde.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, référence américaine du brut, a cédé 1,06 dollar pour terminer à 55,70 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a reculé de 95 cents pour finir à 62,21 dollars.

Ce repli "est probablement une réaction à l'annonce par l'Agence américaine de l'Energie (EIA) d'un nouveau coup d'accélérateur dans l'extraction de pétrole aux Etats-Unis", a avancé Bart Melek de TD Securities.

Selon l'EIA, la production américaine va croître de 80.000 barils par jour (b/j) en décembre pour atteindre 6,17 millions de barils par jour (mbj).

"Ce n'est pas une grande surprise, il est normal de voir aux prix actuels une hausse de la production, mais cet élan pourrait ne pas durer notamment car les dépenses d'investissements dans le secteur restent limitées", a toutefois souligné M. Melek.

Les cours du brut, aussi bien à New York comme à Londres, sont montés la semaine dernière à leur plus haut niveau depuis 2015.

La révision à la baisse par l'Agence internationale de l'Energie de ses prévisions de demande de pétrole en 2017 et en 2018, justifiée par une météo plutôt clémente et l'augmentation des prix du brut, a aussi pesé sur les cours mardi, selon Robert Yawger de Mizuho.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a, à l'inverse, revu à la hausse ses prévisions de la consommation d'or noir dans le monde, en 2017 comme en 2018.

- Production et exportations records -

Les investisseurs s'attendent par ailleurs à la publication mercredi de chiffres hebdomadaires sur le marché du pétrole aux Etats-Unis de nature à faire baisser les cours, a avancé M. Yawger.

Selon la prévision médiane d'analystes sondés par Bloomberg, les réserves américaines de brut devraient avoir baissé de 2,4 millions de barils, celles d'essence de 1,5 million de barils et les stocks de produits distillés reculé de 1,8 million de barils.

Mais "il est probable que le rapport fasse également état d'une production et d'exportations à des niveaux records", reléguant au second plan une éventuelle hausse des stocks de brut, a souligné M. Yawger.

"Le fait qu'on échange le baril de WTI autour de 55 dollars et celui de Brent autour de 60 dollars incite les producteurs de pétrole de schiste à accroitre leurs extractions", a-t-il détaillé en rappelant que le nombre de puits de forage en activité la semaine dernière, selon le dernier rapport de la société Baker Hugues, a enregistré sa plus forte progression depuis juin.

Parallèlement, si les exportations américaines montent à un niveau jamais atteint auparavant, "cela signifie que les Etats-Unis prennent des parts de marché aux membres de l'Opep", a-t-il ajouté.

"Le cartel va peut-être être moins disposé à s'engager dans une extension de son accord de limitation de production", a avancé M. Yawger.

Les membres de l'Opep et leurs partenaires producteurs de brut, dont la Russie, sont liés par un accord de réduction de leur production pétrolière dans le but de rééquilibrer l'offre et la demande et de faire remonter les prix.

L'accord court jusqu'en mars 2018, mais sa prolongation devrait être au menu des discussions lors d'une série de réunions à Vienne le 30 novembre.

jum/alb/pb