New York (awp/afp) - Le prix du pétrole s'est replié lundi à New York comme à Londres sous la pression d'un regain de vigueur du dollar et de nouveaux signes sur l'essor de la production d'or noir aux Etats-Unis.

Sur le marché du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a reculé de 58 cents pour clôturer à 65,56 dollars.

Il avait terminé vendredi la séance à son plus haut niveau depuis décembre 2014, soit 66,14 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a fini à 69,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,06 dollar par rapport à la clôture de vendredi.

"Comme l'ensemble des matières premières, à l'instar de l'or, du platine ou de l'aluminium, le pétrole n'est pas en grande forme ce lundi et c'est en partie en raison du rebond du dollar", a noté Bart Melek, de TD Securities.

Le "dollar index", qui mesure l'évolution de la monnaie américaine face à un panier composé de grandes devises étrangères, s'est un peu raffermi après avoir enregistré six semaines consécutives de baisse.

Or quand le dollar baisse, cela rend le baril moins cher pour les investisseurs munis d'autres devises, ce qui tend à doper la demande.

Par ailleurs, "le passage du seuil des 66 dollars (le baril de WTI, NDLR) a sans doute déclenché des mouvements de vente automatiques", a avancé Robert Yawger, de Mizuho, en rappelant que le cours du brut a beaucoup augmenté ces dernières semaines.

"Les investisseurs spéculatifs n'ont jamais fait autant de paris à la hausse sur le marché du pétrole", a-t-il ajouté. "Il n'est pas surprenant de voir que certains d'entre eux cherchent à retirer une partie de leurs mises".

A plus long terme, la nette progression du prix de l'or noir depuis cet été pourrait peser sur le marché.

"Cela permet aux producteurs américains de pétrole de schiste de faire grimper leur production, ce qui est une épine dans le pied de l'Opep qui cherche à rééquilibrer les stocks mondiaux", a expliqué Stephen Brennock, analyste chez PVM.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et dix autres producteurs se sont en effet engagés à limiter leurs extractions jusqu'à fin 2018.

Mais la production américaine atteint dans le même temps des niveaux records, s'affichant à 9,88 millions de barils par jour mi-janvier, soit presque autant que l'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep.

Elle pourrait continuer à grimper, à en croire le décompte des puits actifs aux Etats-Unis réalisé par l'entreprise de services pétroliers Baker Hughes publié vendredi, un indicateur du volume des extractions à venir.

Ils ont "augmenté de 12 unités la semaine dernière", ce qui constitue "la plus forte hausse depuis mars", ont noté les analystes de JBC Energy.

bur-jum/alb/pb