New York (awp/afp) - Les cours du pétrole stagnaient jeudi peu après l'ouverture à New York, peinant à se remettre d'une forte baisse la veille sur fond de défiance quant aux perspectives de résorption de l'offre mondiale.

Vers 13H05 GMT, le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, prenait trois cents à 50,47 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Stock Exchange (Nymex), au lendemain d'une chute de quelque deux dollars.

"Le marché avait chuté pour plusieurs raisons", largement liées aux chiffres hebdomadaires du département de l'Energie (DoE) sur l'offre américaine, a remis en contexte Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

En plus d'un rebond inattendu des stocks d'essence, "on s'inquiète de l'accélération persistante de l'activité dans le pétrole de schiste aux Etats-Unis, puisque la production américaine ne cesse d'augmenter chaque semaine", a-t-il mis en avant.

Les observateurs estiment largement que les compagnies américaines sautent sur l'occasion offerte par la mise en oeuvre depuis janvier de plafonds de production par d'autres pays, en premier lieu les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

A ce sujet, l'actualité était plutôt engageante jeudi, puisque les principales monarchies du Golfe, camp dominant à l'Opep, sont convenus du principe d'une prolongation de ces plafonds au-delà de la mi-2017.

"Je pense qu'un accord du même ordre sera annoncé pour l'ensemble des partenaires Opep et non-Opep en mai", à l'issue du prochain sommet du cartel, a avancé M. Lipow.

Pour autant, les cours n'ont semblé que brièvement profiter de cette annonce et sont vite revenus proches de l'équilibre, semblant confirmer le regain de défiance du marché après un bon début avril.

"On peut penser que c'est l'Opep elle-même qui est en partie à l'origine de la désillusion des investisseurs, puisque sa stratégie de communication a largement relevé les attentes du marché", ont écrit les experts de Commerzbank.

"L'Opep ressemble à un magicien qui maintient l'attention du public sur ses mains - sa politique de production - alors que le vrai tour se produit ailleurs - l'offre extérieure à l'Opep", ont-ils conclu.

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